Une "solution est en vue" pour mettre fin au conflit qui oppose depuis plusieurs semaines les banques aux pouvoirs publics sur les modalités de garantie des prêts immobiliers sociaux.
Fort de 20% de part de marché, le Crédit Foncier est l'un des principaux distributeur du million de prêts immobiliers financés par le Fonds de garantie à l'accession sociale (FGAS) depuis 1993. Etes-vous satisfait de l'accord obtenu jeudi soir?
Une solution est en vue. Nous pensons que nous allons toucher au port mais rien n'est encore signé. Il est très important pour le Crédit Foncier de savoir ce qui va se passer le 1er janvier puisque les députés ont voté la liquidation du FGAS à cette date. Qu'est-ce qu'on fait le 1er janvier quand on a retiré l'échelle? L'échéance est proche, or l'instruction des dossiers de prêts dure plusieurs semaines. Imaginez: nous accordons aujourd'hui un prêt PAS à un demandeur mais nous ne pouvons pas lui verser les fonds le 1er janvier! En outre, si le FGAS est supprimé et n'était remplacé par rien, les emprunteurs ne pourraient plus bénéficier de l'Allocation personnalisée de logement (APL).
Quelle est la solution imaginée par les pouvoirs publics et les banques pour remplacer le FGAS?
Premièremement, on fait un nouveau système. Deuxièmement, on liquide l'ancien. On divorce mais on se remarie. Dans le divorce, nous, les banques, allons récupérer une partie de notre argent. Le futur fonds restera paritaire, mais au lieu de mettre de l'argent, l'Etat donnera son engagement par signature pour couvrir la sinistralité des prêts. Comme nous sommes dans l'attente de la formalisation de l'accord, nous ne suspendrons pas la distribution des prêts sociaux lundi.
Pour le gouvernement, le FGAS n'est pas utile, c'est une trésorerie dormante. Qu'en pensez-vous?
Le FGAS est utile. Il garantit un stock de 35 milliards d'euros de prêts. La trésorerie n'est absolument pas dormante car, comme tout dépôt bien géré, elle est placée et rémunérée. Il est vrai qu'elle était très peu utilisée et qu'il y a beaucoup d'argent dans le fonds (1,4 milliard d'euros, ndlr) car l'immobilier se porte très bien. Mais la conjoncture se retournera peut-être un jour.
AFP
