Comment s’organise Maisons & Cités pour faire face aux mesures prises pour lutter contre le Covid-19 ?
Une routine s’est installée et nous sommes désormais à peu près rodés. Sur nos presque 800 salariés, environ 350 sont en télétravail, 140 en garde d’enfants, 250 en activité partielle et une quarantaine de personnes sont présents sur quatre sites afin, essentiellement, d’assurer l’accueil du courrier et le traitement physique des factures. Notre objectif est de pouvoir payer très rapidement les fournisseurs qui ne sont pas en dématérialisation, nous avons pour cela mis en place des procédures spécifiques.
« Nous avons notamment 12 000 ayants droit du statut de mineur qui ont plus de 85 ans »
Votre vingtaine de centres de relation clients a été fermée comment faites-vous pour assurer cette fonction ?
La relation client fonctionne désormais uniquement en télétravail. Jusqu’en milieu de semaine dernière nous avons eu beaucoup de questions mais l’activité s’est depuis fortement réduite. Vendredi 20 mars nous n’avons eu que 250 appels c’est presque anecdotique. Les locataires ont réduit d’eux-mêmes leurs appels. Cela permet de dégager du temps pour joindre tous nos locataires de plus de 70 ans pour vérifier qu’ils n’ont pas besoin d’aide. Nous avons notamment 12 000 ayants droit du statut de mineur [bénéficiant de la gratuité du logement, NDLR] qui ont plus de 85 ans.
« Heureusement nos locataires se sont auto disciplinés »
Et pour les opérations de maintenance et de réparation sur les logements comment procédez-vous ?
Pour l’instant nos partenaires tiennent le coup et sont opérationnels pour les réparations urgentes que représentent les fuites d’eau, les problèmes électriques ou les chaudières défaillantes. Heureusement nos locataires se sont auto disciplinés et ne sollicitent nos prestataires que pour des urgences.
Pour les constructions neuves et l’énorme programme de réhabilitation lancé sur le bassin minier (23 000 logements en 10 ans), tout est-il stoppé ?
Toutes les entreprises de travaux ont arrêté de travailler, aussi bien en neuf qu’en réhabilitation. Pour aider nos entreprises et faciliter le rebond sur l’attribution de logements, nous avons, au début, pensé pouvoir maintenir de la réhabilitation des logements vides mais finalement ces chantiers-là ont aussi été arrêtés. Nous attendons impatiemment les directives qui seront données pour voir s’il est possible de remettre en route des chantiers de réhabilitation de façon sécurisée. Si c’est possible cela facilitera la vie des entreprises et permettra de répondre à l’importante demande de logements. Pour vérifier que tout est bien en sécurité sur les chantiers, nous avons du personnel qui y passe régulièrement.
25 % du marché du logement en Hauts-de-France
Depuis 2013, le chiffre annuel généré par le logement social sur le secteur du bâtiment est d’environ 1,4 milliard d’euros, soit environ 25 % du marché du logement en région. En 2018, la Cerc estime que les travaux réalisés par les bailleurs ont permis la création ou le maintien de plus de 20 000 emplois dans la filière du bâtiment. Au regard du montant de travaux générés, la Cerc estime que le secteur du logement social a généré de 12 000 à 15 000 emplois directs (métiers du bâtiment) et 8 000 à 10 000 emplois indirects dans la filière (maîtrise d’œuvre, fournisseurs de matériaux, etc.)
« Le point le plus délicat concerne les attributions de logement »
Quel est le point le plus problématique de ce confinement ?
Le point le plus délicat concerne les attributions de logements. Nous en effectuons normalement 4500 par an soit environ 80 par semaine. Nous pouvons toujours les attribuer en commission, mais ensuite les déménagements ne sont pas possibles car ils ne sont pas considérés comme une activité essentielle. Nous ne pouvons pas non plus libérer les logements pour les affecter à d’autres personnes. Cela crée des difficultés au sein des familles avec des personnes qui avaient décidé de quitter leur domicile et qui finalement ne peuvent pas. Cela pose des questions humaines importantes que nous ne pouvons aujourd’hui pas correctement traiter.