Les trois ensembles de deux maisons individuelles que des entrepreneurs de la fédération française du bâtiment (FFB) Nord-Pas-de-Calais vont construire sur un terrain à Loos-en-Gohelle, dans la communauté d’agglomération de Lens-Liévin, seront, le temps de leur construction, une vitrine – en taille et en temps réel – des métiers du bâtiment.
Les métiers évoluent très rapidement. Six maisons et six concepts constructifs différents permettront de comparer les avantages respectifs du bois, du béton et de l’acier. Même si Benoit Loison, président de la FFB Nord-Pas-de-Calais s’en défend : « Il ne s’agit pas d’une compétition entre filières, mais bien de montrer que nos métiers sont variés et évoluent très rapidement. »
Place donc à l’innovation dans la maison individuelle avec, en premier lieu, une nouvelle méthode de travail, plus courante dans les grandes infrastructures : la conception-construction. « Il faut remettre l’entrepreneur au cœur du processus de construction et décloisonner les métiers », rappelle le président de la FFB régionale.
Tous les syndicats de métiers ont donc travaillé au cahier des charges technique pour ce projet d’envergure. Il concentre tous les messages que la profession souhaite développer : la formation, le décloisonnement des métiers, l’offre globale, l’amélioration de l’image de la profession et le défi énergétique.
Le choix du site n’est pas innocent. Le Pas-de-Calais, souvent oublié, voit ici une opération d’ampleur nationale s’installer sur son territoire. Et la ville de Loos-en-Gohelle, au cœur de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin, est un exemple de cité ayant réussi sa mutation de la civilisation du charbon à celle des économies d’énergie. Sous l’impulsion de son maire, Jean-François Caron, de nombreuses initiatives voient le jour au pied des fameux terrils des fosses 11 et 19.
Présenté au Grenelle de l’Environnement. Le cœur de l’initiative de la FFB Nord-Pas-de-Calais, qui a présenté son projet au groupe n° 1 du Grenelle de l’Environnement, est la maîtrise de la consommation énergétique quel que soit le mode constructif. Les constructions devront atteindre le label BBC (bâtiment basse consommation), soit 50 kWh/m2/an corrigé du coefficient régional, soit 65 kWh. Cet objectif doit être atteint en moyenne annuelle et des apports énergétiques compensatoires (solaire, géothermie…) sont possibles. Le tout dans une enveloppe de 150 000 euros, hors foncier, pour des maisons évolutives et accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Le premier couple de maisons, imaginées par l’architecte Flavie Demagny, associera une structure en maçonnerie et en bois. La structure en murs thermopierre de 36 cm sera réalisée par la société Andrion d’Orchies (59) et celle en bois, avec un système de poutre en I, par Laurenge d’Haubourdin (59).
Le deuxième couple de maisons de l’Atelier d’architecture écologique Jérôme Houyez associera les mêmes matériaux (maçonnerie et bois), mais avec des systèmes constructifs différents. La maison réalisée par Coquart (Beauvoir, 62) sera en ossature bois avec remplissage en laine de bois et celle réalisée par l’entreprise Thomé (Beaurains, 62) sera en briques « biomur » de 37 cm.
Enfin, les deux maisons en acier imaginées par l’agence Lheureux Wilk associeront les entreprises Constru (Douai, 59) pour celle en structure de poteaux-poutres en T et Loison (Armentières, 59) pour la maison en structure légère, avec des profils tollés pliés.
