Le schéma régional de développement économique Nord-Pas-de-Calais a rendu les conclusions de sa mission d’enquête sur le BTP et la commande publique. Un enjeu stratégique puisque les investissements des collectivités (2,7 milliards d’euros en 2006) pèsent 36 % du chiffre d’affaires du secteur, et jusqu’à 50 % en intégrant les commandes de l’Etat, des SEM et offices HLM.
La mission s’interroge sur le fait que cette commande publique, si vitale, n’entraîne pas toujours des réponses aux appels d’offres. L’étude met en avant les tensions du marché du travail en termes quantitatifs comme de compétences. L’Assedic recense 7 748 projets de recrutement dans le secteur, mais, soulignent les dirigeants, deux sur trois sont difficiles à mener à bien, avec des pénuries chroniques dans certains métiers (plâtriers, charpentiers, maçons qualifiés, etc.). Par ailleurs, les évolutions technologiques et réglementaires font monter les niveaux de compétence, pour intégrer tant la domotique que les exigences environnementales. Autre enjeu lourd pour la profession : celui du départ en retraite des chefs d’entreprises. Sur les 11 500 sociétés de la filière en région (dont 90 % sont artisanales), pas moins de 4 000 sont concernées dans les dix ans.
Plusieurs pistes
La mission préconise non pas de lancer de nouveaux dispositifs, mais de mieux coordonner et mettre en cohérence les initiatives déjà engagées. Elle propose plusieurs pistes, dont la mise en place d’un « outil collectif d’observation et d’anticipation », un engagement renforcé des collectivités vers la clause d’insertion sociale et professionnelle, une communication active pour informer sur les métiers du BTP, mais aussi le développement des relations entre la recherche et les entreprises.
Enfin, le rapport d’enquête affiche ses espoirs dans la communauté d’agglomération Artois Comm, désignée pôle d’excellence régional BTP, dont l’animation sera partagée entre élus locaux et régionaux, tout en appelant à en préciser la gouvernance.