Alors que le conseil régional vient de signer sa convention TER avec la SNCF, Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des voies, s’active à la mise en œuvre de la première année du contrat de projet Etat-région en investissant 150 millions d’euros en 2008, dont 100 millions pour l’amélioration du réseau et le reste pour son développement.
« Nous avons plusieurs lignes directrices pour conduire nos opérations, précise Yves Jouanique, directeur régional de RFF : le contrat de projet pour le développement, mais aussi la politique nationale de RFF pour améliorer l’état des infrastructures existantes que nous réalisons sur fonds propres. Et bien sûr, le schéma régional des transports, document de référence du conseil régional, très volontariste en matière de transport ferroviaire. »
Voie doublée entre Don-Sainghin et Béthune. Beaucoup de projets sont donc en cours d’études. En attendant de voir les appels d’offres sortir, les entreprises s’activent, sur le terrain, au bouclage du précédent contrat de Plan. Sur la section entre les gares de Don et Béthune, RFF mène le doublement de la voie pour 86 millions d’euros (financement Etat 42,5 %, région 42,5 % et RFF 15 %). Les travaux de terrassement et d’ouvrages d’art (Ramery, Guintoli et Norpac) sont terminés ainsi que la pose de la nouvelle voie (ETF) et des poteaux caténaires. Ineo s’attelle désormais à dérouler la caténaire et aux travaux de signalisation. Le raccordement de la nouvelle voie, fin 2008, se fera sur une voie existante rénovée sur fonds propres par RFF en 2007 (11,4 millions d’euros).
Le dernier projet de l’ancien contrat de Plan se situe sur le littoral : il s’agit de permettre aux TER à grande vitesse (TER-GV) de desservir le tronçon reliant Boulogne-sur-Mer à Rang-du-Fliers en électrifiant la ligne, en modernisant la signalisation, et en permettant l’accès aux quais des personnes à mobilité réduite. Plus de 70 millions au total sont investis, essentiellement par la région (90 %). La préparation des appels d’offres est en cours chez RFF.
Mais l’essentiel reste à venir avec de nombreuses études lancées par RFF, fort du soutien du conseil régional Nord-Pas-de-Calais qui entend affecter l’essentiel de son emprunt infrastructure d’un milliard d’euros au transport ferroviaire.
Parmi les grands projets, le contournement fret de Lille par le sud permettra de libérer de nombreux sillons pour les voyageurs régionaux. Il ne s’agit pas de construire une nouvelle ligne, mais de permettre l’écoulement du fret par d’autres voies. Les études globales sont en cours, mais sans attendre, RFF lance le raccordement de Blangy qui permettra la création d’un itinéraire alternatif sur l’axe Lens/Somain par Arras pour seulement 20 millions d’euros (Etat et région 43 % chacun, RFF le solde). Les études sont terminées, les acquisitions foncières en cours et les appels à candidatures en préparation.
A Somain, le triage le plus important de la région sera ensuite modernisé. Toujours pour les marchandises, RFF va lancer une étude préliminaire sur la modernisation de l’interface ferroviaire du port autonome de Dunkerque.
Modernisation de lignes. Pour les voyageurs, une étude sur l’augmentation de l’accessibilité ferroviaire de la gare Lille-Flandres est en cours afin de chiffrer et de hiérarchiser les investissements. Sur le littoral, une étude préliminaire va être rendue sous peu à RFF sur les scénarios de modernisation globale de l’infrastructure reliant les agglomérations et les ports de Calais et Dunkerque. A l’automne, un programme de modernisation sera arrêté afin de conduire un avant-projet en 2009. Sur la liaison entre Lille et Lens, un appel d’offres est en cours pour une étude préliminaire d’amélioration de la desserte TER. Enfin, la portion de ligne reliant Béthune à Saint-Pol-sur-Ternoise fait l’objet d’une étude pour sa modernisation et l’augmentation de sa capacité. Le choix d’un bureau d’études est en cours pour un résultat attendu au second semestre.
Ce programme d’études préfigure une grande partie des travaux ferroviaires des prochaines années. Le contrat de projet prévoit en effet plus de 2 milliards d’euros de travaux d’ici à 2013. Le chantier le plus coûteux reste la liaison rapide Lille/Sambre/Avesnois, estimée à 350 millions.
L’autre projet emblématique est la gare TGV au sud de Lille, objet d’une étude d’opportunité au sein de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille métropole.
