L'année 2021 aura été un exercice record pour NGE. Début mai, le groupe de BTP a dévoilé une progression de 11,2 % de son chiffre d'affaires par rapport à 2019, année de référence avant la crise sanitaire, à 2,776 Mds €. Un bilan qui traduit, entre autres réussites, celle du choix stratégique, opéré il y a six ans, de se développer dans la fibre optique pour surfer sur le vaste plan de déploiement national France Très Haut Débit.
Sa filiale NGE Infranet a en effet atteint l'année dernière un pic historique, avec une progression de 58,5 %, à 325 M€, en comparaison avec 2019. Une hausse qui participe ainsi fortement à celle de 21,6 % des activités de la division Grands Projets qui, en se portant à 507 M€, sont présentées comme « l'une des deux locomotives de la croissance, au côté de l'international » par le président du groupe, Antoine Metzger.
Pour l'heure, tous les voyants sont au vert. Et, au vu des niveaux des carnets de commandes enregistrés par les différentes entités, la route qui sépare encore NGE des 3,5 Mds € attendus pour 2025 semble largement dégagée. Mais pour atteindre son objectif, le groupe devra pouvoir compter sur tous ses moteurs de croissance. Or, la direction est bien consciente que le déploiement massif de la fibre en France touche à sa fin. En décembre dernier, l'Hexagone comptait déjà 70 % de prises raccordables, taux qui devrait atteindre 87 % d'ici à la fin 2022. Tout est allé vite, très vite même, et il faut désormais prévenir la contraction du marché.
La diversification dans les réseaux télécoms, la concentration des savoir-faire sur la modernisation et l'entretien des réseaux existants, grâce à un pilotage territorial, ont été identifiés pour s'adapter à cette nouvelle donne. « Au travers d'agences locales, nous répondons actuellement à de nombreuses commandes de proximité dans la fibre, l'exploitation des réseaux, mais aussi sur la 5G et même le cuivre. En fait, nous sommes en train de devenir un véritable acteur des télécoms », se réjouit Antoine Metzger.
Marchés allemands et britanniques. Néanmoins, ces marchés ne suffiront pas à compenser la fin d'une campagne d'installation telle que la France vient d'en vivre. « Nous avons anticipé en impulsant une nouvelle orientation stratégique à destination des marchés allemands et britanniques. Tous deux sont largement sous-équipés et sollicitent déjà notre expertise à tel point que nous croulons sous les demandes. Sur ces métiers, tout l'enjeu pour nous consiste à répondre aux besoins locaux de recrutement et de formation », estime le directeur général de NGE, Jean Bernadet. Et le président du groupe de renchérir : « La signature récente de contrats pour une valeur totale de 100 M€ sur ces deux marchés constitue une preuve du dynamisme de nos voisins. Là-bas, les opportunités portent aussi bien sur des modèles concessifs que sur le déploiement de fibre pour le compte d'opérateurs. » Pas de doute : la demande est là et l'expertise hexagonale est reconnue comme le rappelait récemment le président de la Fédération des industriels du numérique InfraNum, Philippe Le Grand. Ce dernier estimait que « 25 % des prises installées dans ces pays le sont par des Français. Et dans d'autres régions du monde, comme en Afrique notamment, nos entreprises multiplient les succès. » Un discours encourageant pour la filière qui vient confirmer l'orientation internationale prise par NGE sur ces métiers de la fibre.