« Je suis très content des résultats de 2020 », a lancé Alain Dinin, P-DG de Nexity, lors de la conférence de presse de présentation des résultats du promoteur immobilier ce 25 février.
Le chiffre d’affaires consolidé 2020 du promoteur immobilier progresse de 8% sur un an, à près de 4,86 Mds €.
De bons résultats portés par l’activité tertiaire. En 2020, Nexity a vendu l’éco-campus d’Engie à La Garenne-Colombes à Swiss Life Asset Managers pour près d’1 Md €. « L’année a été exceptionnelle dans le tertiaire et devrait se normaliser en 2021 », reconnaît le patron du premier promoteur de France.
Et bien que la marge opérationnelle courante soit en baisse (5,9% en 2020 contre 7,9% en 2019), Alain Dinin anticipe un retour à la normale. « Les taux remontent vers des niveaux normatifs, fait-il savoir. En 2020, nous n’avons pas voulu faire de réduction brutale de la masse salariale, pour préserver l’outil industriel, et nous avons choisi de ne pas bénéficier des aides de l’Etat ni eu recours au chômage partiel. » Alors qu’au premier semestre, pendant le premier confinement, un certain nombre d’activités (commercialisations, chantiers…) se sont arrêtées.
Calibrer une offre pour les investisseurs institutionnels
Côté logement, Nexity a enregistré 21 077 réservations nettes de logements neufs en France pour 4, 5 Mds € TTC. Un résultat en baisse de 3% en volume et en croissance de 4% en valeur par rapport à fin 2019.
Le promoteur a dû batailler pour atteindre ces résultats : « Nous avons déposé 20% de permis de construire de plus en 2020 qu’en 2019, car nous rencontrons de réelles difficultés à en obtenir », indique Alain Dinin. Une tendance régulièrement relayée par la fédération des promoteurs immobiliers, qui déplore un changement de paradigme de la part des équipes municipales.
Parmi les tendances qui ont marqué l’année de Nexity, notons la forte progression des investisseurs institutionnels dans la part des acheteurs de logement.
Les ventes en bloc représentent plus de la moitié des transactions enregistrées à 10 828 unités, dont 60% vendus aux institutionnels. Sur les 6 545 logements qui leur ont été cédés, 5 000 ont été acquis par CDC Habitat. « C’est exceptionnel, CDC Habitat devrait réduire la voilure dans les années à venir, nous devons donc aller chercher de nouveaux investisseurs institutionnels », indique Alain Dinin.
Car Nexity compte adapter son offre à cette typologie de clients qui se renforce sur le marché français (lire notre dossier sur le retour des investisseurs institutionnels dans le logement). « Les investisseurs institutionnels attendent un produit bien particulier, avec des exigences RSE renforcées, des parties communes plus grandes… », décrypte Véronique Bédague, directrice générale déléguée de la société.
Cap sur l’international et « mini-bureaux » près de Paris
Autres tendances : le développement de l’activité dans cinq pays européens (935 réservations en 2020), notamment avec l’acquisition de Pantera AG en Allemagne, et le développement de l’activité en Pologne. « Il s'agit de créer un relais de croissance qui doit apporter 10% des résultats d’ici 2022 », signale Alain Dinin. Mais aussi, la cession attendue d’Ægide-Domitys, spécialisé dans les résidences seniors.
Du côté du coworking, Nexity avait lancé Blue Office en 2014, une activité dédiée au développement de tiers-lieux en périphérie des centres villes. A l’époque, Nexity misait sur le développement d’espaces de travail à partager à proximité du logement des salariés. Mais Blue Office a été fermé en 2018. L’année suivante, le promoteur était entré au capital de Morning Coworking, désormais appelé Morning, qui développe des espaces de coworking en cœur de ville. Suite à la crise sanitaire, l’émergence de la forte de demande de télétravail des cadres, Nexity va tester le développement d’une offre de « mini-bureaux » en première couronne parisienne. « Cette offre permettrait de développer des tiers lieux à distance raisonnable du domicile des salariés », précise Jean-Claude Bassien, directeur général de Nexity Solutions Entreprise.