La convention signée le 11 décembre entre Nexity et la Saur révèle la première étape d’une stratégie globale. Avec ce partenariat, l’opérateur immobilier profite du salon Simi pour s’afficher comme une locomotive de la valorisation domestique des eaux impropres à la consommation humaine, en application du décret du 12 juillet 2024. Les robinets des bâtiments servent d’appât pour éveiller la curiosité des collectivités ciblées par le guide présenté deux heures avant la signature de la convention, sous le titre « L’eau, une responsabilité partagée ? ».
Valorisation des eaux grises
A l’instar de son concurrent Bouygues immobilier engagé dans un partenariat similaire en octobre dernier avec le même prestataire, Nexity entend contribuer à combler le retard français dans la valorisation des eaux des bâtiments. Cette ambition repose sur la mise en œuvre de la solution Aquapod, portée par la Saur, via sa filiale Odalie, et déjà expérimentée dans une opération du promoteur à La Rochelle. La technologie permet de réutiliser jusqu’à 45 % des consommations.
Destination privilégiée de ces eaux dites grises, l’arrosage des plantes révèle le second étage de la fusée aquatique mise à feu le 11 décembre par Nexity : l’espace public végétalisé, des pelouses aux arbres en passant par les buissons. « La corrélation entre la réutilisation des eaux grises et l’arrosage facilite la résolution de l’équation financière. En entretien, l’aménagement végétal coûte plus cher que l’espace minéral », rappelle Jean-Luc Porcedo, directeur général du pôle Transformation des territoires de l'opérateur immobilier.
Végétalisation des quartiers
Illustré par la systématisation des noues dédiées à l’infiltration et au traitement des eaux pluviales, son engagement dans la création d’espaces déminéralisés déborde du périmètre des opérations immobilières du groupe : par ses filiales spécialisées, Nexity répond aux appels d’offres des collectivités dans la végétalisation des cours d’écoles. « Certes, il ne s’agit pas de notre cœur de métier. En revanche, la gestion de l’eau, elle, fait bien partie de nos compétences d’aménageur, capable de répondre sur tous les sujets relatifs au devenir des territoires », commente Jean-Luc Porcedo.
Sa profession de foi situe le troisième étage de la fusée aquatique dans l’échelle du quartier. Face aux spectres des retraits et gonflements d’argile ou des suspensions de permis de construire provoqués par une ressource insuffisante, Nexity se tient prêt à répondre aux situations d’excès comme de pénurie d’eau.
Partenariats d’innovation
La convention avec la Saur vient appuyer le discours de la méthode du pôle Transformation des territoires : les réponses passent par des partenariats d’innovation. « Nous n’avons pas de service Recherche, mais nous pratiquons les recherche-action, dans l’idée de réutiliser les acquis, là où cela se révèle possible et nécessaire, avec un prix de sortie abordable », développe Jean-Luc Porcedo.
Dans sa vision, le bâtiment végétalisé n’apporte pas de contribution décisive à la bonne gestion de l’eau. « La mode a atteint son maximum à la fin des années 2010, avec la série des concours sur le thème Réinventer. C’est un peu passé », juge-t-il. Cette appréciation renvoie à la fonction énergétique accordée aux toitures, dans une stratégie de transformation environnementale portée par Nexity autour de trois piliers : la décarbonation, l’eau et l’énergie.