La transformation en hôtel du château médiéval d'Einartzhausen marquera, à partir du printemps prochain, la première étape de la réaffectation du patrimoine historique de Phalsbourg. La commune mosellane de 5 000 habitants a hérité de sa position frontalière historique entre l'Alsace et la Lorraine francophone un ensemble de bâtiments à vocation essentiellement militaire.
Inscrit à l'inventaire des Monuments historiques, le château d'Einartzhausen mobilisera 10 millions de francs de travaux, selon l'étude du cabinet phalsbourgeois A2C, dont une part de subventions qui pourrait atteindre 30 %, espère la commune. Les trois niveaux accueilleront quatorze chambres et une salle de réunions, dans un standing qui permettrait d'intégrer le réseau Relais & Châteaux.
La commune attend pour début novembre l'étude de l'architecte de Phalsbourg Caroline Hentschel-Laflamme. Les travaux devraient ensuite démarrer au printemps 1998 et durer un an.
Deuxième chantier, la transformation de la Porte de France en une bibliothèque municipale de 350 mètres carrés a suscité des complications - pour l'intérieur, pourtant en état délabré - liées au classement Monument historique de l'ensemble de l'ouvrage de Vauban.
Architecte en chef des Monuments historiques pour la Moselle, Michel Goutals livrera en avril prochain son étude qui chiffrera les travaux.
Autre construction de Vauban, la configuration des « Poternes et poudrières » influence fortement les hypothèses de réaffectation : les neuf galeries de 6 mètres de large chacune, réparties sur trois niveaux (dont deux enterrés) et sur 70 mètres de long, se transformeront probablement en un « espace muséographique ». Le CAUE de la Moselle rendra son étude à la fin de l'année, dans le cadre d'un travail sur la réhabilitation des fossés environnant l'ouvrage.
Opah au centre-ville
Un autre dossier de réhabilitation devrait ressurgir dans les prochaines années : le « bâtiment Arnold », ancienne caserne transformée un temps en un magasin de meubles. Le maire, Dany Kocher, s'est « déjà tourné vers quelques privés » pour une réhabilitation d'ampleur : les travaux sont estimés à 30 millions de francs.
Lancée au début de cette d'année, l'opération programmée d'amélioration de l'habitat s'inscrit dans la « même logique de lutte contre la vacance du bâti ancien. L'habitat privé porte à 30 000 mètres carrés les surfaces inoccupées », rappelle le maire. Les 125 logements individuels et de petits collectifs concernés à Phalsbourg représentent la moitié de l'Opah, étendue aux 32 autres communes rurales du contrat de pays des Vosges mosellanes. Ils se concentrent au centre-ville, classé en ZPPAUP et fait l'objet d'une politique de ravalement de façades de 4 millions de francs, dont 50 % seront pris en charge par la commune. L'Opah s'étale jusqu'en 2000.