La métropole, ce sont 31 communes et 457 800 habitants, dont 282 100 à Montpellier. Quels sont les enjeux de votre mandat en matière d'aménagement urbain ?
L'extension de Montpellier vers la mer n'est ni écologiquement viable, ni socialement tenable. Pour être à la hauteur des enjeux de la ville de demain, nous comptons densifier, en recyclant des friches, en travaillant sur la hauteur et la forme urbaine. L'objectif est de tendre vers une fin d'artificialisation nette des sols à l'horizon d'une décennie. Enfin, je prône la fin de l'urbanisation à la parcelle. Dans cette logique, nous allons privilégier le cœur de ville, planter 50 000 arbres d'ici à dix ans, requalifier l'axe historique Arceaux/Peyrou/Foch/place des Martyrs de la Résistance et connecter l'Ecusson à ses faubourgs. Un changement qui passe notamment par le lancement de la ZAC Pagézy, aménagée sur un tissu urbain existant autour du centre commercial Le Polygone. Les projets de rénovation des quartiers prioritaires Mosson et Cévennes participeront aussi à cette dynamique de rééquilibrage.
Comment cette ambition va-t-elle se traduire ?
D'abord, les logements doivent être construits dans les ZAC et les territoires de projets. Par ailleurs, l'aire urbaine de Montpellier compte 130 communes, avec 40 % de migrations pendulaires. Il est donc nécessaire de connaître les stratégies d'urbanisme des intercommunalités et de favoriser des coopérations pour répartir le poids démographique et l'activité à l'échelle du bassin de vie. Deux structures vont s'y employer : l'agence de développement économique de 3 M et une agence de l'urbanisme qui doit voir le jour en 2021.
En outre, j'aimerais que le prochain Scot couvre le bassin de vie intégrant notamment Sète Agglopôle Méditerranée.
La métropole manque de logements, notamment sociaux. Mais les terrains sont rares et chers. Quelles stratégies comptez-vous déployer pour y remédier ?
Outre l'accroissement de l'offre dans les ZAC, nous allons réguler le parc existant, notamment les locations Airbnb, expérimenter le permis de louer et l'encadrement des loyers dans certains quartiers. Nous allons ensuite élaborer une stratégie de maîtrise foncière et de régulation des prix.
Sur des terrains à 1 000 euros le m², nous devrons préempter, mobiliser des outils sous-utilisés comme l'établissement public foncier et retrouver un pilotage de la société d'aménagement.