Seulement un artisan du bâtiment sur trois perçoit le principe d'éco-conditionnalité (1) comme une opportunité. 18% le voient comme une contrainte et 49% n'en pensent ni du bien, ni du mal. C'est l'un des principaux résultats d'une enquête réalisée par Ipsos (2) pour le compte du réseau CER France, tout juste publiée, intitulée "Les artisans du bâtiment et l'éco-construction".
A la question de savoir si l'éco-conditionnalité permettra de créer des emplois, les artisans ne sont guère plus optimistes : pour 57% des sondés, l'entrée en vigueur de ce dispositif n'entraînera pas de nouvelles embauches. Toutefois, les artisans du bâtiment sont 58% à estimer que les coûts d'investissements liés à l'éco-conditionnalité sont faibles. Pourquoi, donc, ce peu d'engouement pour l'éco-conditionnalité ? Du fait d'une demande faible de la part de leurs clients sur les marchés d'efficacité énergétique (raison évoquée dans la moitié des cas par les sondés). Mais aussi du manque de formation et d'accompagnement (25%) et de la difficulté à obtenir des aides financières suffisantes (25%).
74% des artisans n'envisagent pas obtenir de certification environnementale
Si l'on se fie aux résultats de l'enquête Ipsos, les artisans du bâtiment font montre d'un certain découragement par rapport aux marchés de l'économie verte. En effet, ils sont chaque année de plus en plus nombreux à souhaiter attendre le plus longtemps possible avant d'effectuer des chantiers d'éco-construction (37%), alors même que la réglementation thermique 2012 concerne tous les bâtiments depuis janvier 2013. 35% des sondés déclarent effectuer régulièrement ce type de chantier (ils étaient 40% en 2010).
Dans ce contexte, on s'en doute, les artisans du bâtiment ne font pas de l'obtention d'une certification environnementale la priorité des priorités. Selon l'étude d'Ipsos, ils sont 74% à ne pas envisager en acquérir pour l'instant. Toutefois, il faut noter une augmentation sensible des artisans possédant une certification telle : ils sont passés, en un an, de 4% à 10%.