Les artisans se sentent "asphyxiés" et "sacrifiés", leur mobilisation était donc inévitable. Elle aura lieu mercredi 13 novembre et s'annonce choc : affiches noires barrées des mots "sacrifiés mais pas résignés" sur les vitrines, site internet où signer une pétition de soutien et surtout un film diffusé sur internet qui dit tout de l'angoisse du secteur.
"Cette mobilisation vise à montrer l'exaspération des chefs d'entreprise de l'artisanat et du commerce face à l'accumulation des prélèvements sociaux et fiscaux supplémentaires", a expliqué mardi 12 novembre l'Union professionnelle artisanale.
"Ils ne fréquentent pas le CAC 40, ni les hauts fonctionnaires de Bercy, ni les couloirs de l'Elysée", a expliqué dans un communiqué le président de l'UPA, Jean-Pierre Crouzet, au sujet des artisans par opposition aux patrons de grands groupes ou de PME. "Ils sont isolés et discrets, ils sont une cible idéale pour puiser de nouvelles ressources fiscales sans risquer une révolution", ajoute M. Crouzet dans son texte. "Le gouvernement a donc décidé de sacrifier les artisans, les commerçants, les travailleurs indépendants", affirme-t-il.
Le président de l'UPA a estimé à 1,1 milliard d'euros les prélèvements supplémentaires sur les entreprises d'artisanat au titre de l'année 2013. "Il est malheureusement évident que certaines entreprises ne vont pas se remettre de ce coup de massue", a-t-il affirmé.
Citant des chiffres de la Banque de France, l'organisation professionnelle indique que le nombre de défaillances d'entreprises de moins de 11 salariés a augmenté de 4,3% de juillet 2012 à août 2013, soit 54.000 défaillances en un an.
"Toutes les heures, c'est six entreprises qui disparaissent", a calculé M. Crouzet.
Il a également exprimé son "opposition totale à toute récupération politique ou tout engagement politique". "La question est plutôt de savoir quel projet de société nous avons et est-ce une nouvelle société qui s'annonce, une société standardisée, sans lien social ?", a-t-il ajouté.
Parmi les huit demandes de l'UPA, figurent le "retrait de toutes les charges sociales supplémentaires qui pèsent sur les travailleurs indépendants depuis le 1er janvier 2013" et le "remplacement du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) par une baisse directe du coût du travail".
L'UPA exige aussi entre autres la "révision du mode de calcul de l'impôt sur le revenu des travailleurs indépendants de sorte que les bénéfices réinvestis dans l'entreprise ne soient plus soumis à l'IR".