Michel Fillocque : « Nous n'avons pas vocation à devenir le secrétariat des bureaux d'études »

-Un entretien avec le nouveau président de la FFB Haute-Normandie. Il dirige une entreprise de gros oeuvre de 48 salariés à Yvetot.

Vous êtes, depuis le 31 mars dernier, le président de la FFB Haute-Normandie. Comment estimez-vous l'état de santé des entreprises régionales ?

MICHEL FILLOCQUE. L'année 98 n'a pas été aussi mauvaise qu'on pouvait le craindre. La reprise se confirme et, fin juin, on pouvait déjà dire que 1999 serait la meilleure année depuis dix ou quinze ans. Mais, en termes d'activité, pas de résultats. Cette suractivité liée à la maison individuelle et au locatif privé pose des problèmes dans une profession qui s'est déstructurée depuis une quinzaine d'années. Ceux qui ont su démontrer une certaine polyvalence s'en sortent mieux.

Où en êtes-vous dans votre volonté de réorganiser les instances professionnelles régionales annoncée voici deux ans ?

Ce vaste chantier confié à Pierre Vigor, président délégué de la FBTP Rouen-Dieppe, avance très vite. Il nécessitait une mise à plat des fondations jusqu'au sommet afin de mieux répondre aux attentes de nos 2 500 adhérents, et une simplification pour gagner en efficacité, en lisibilité. Déjà, nous avons régionalisé les grandes commissions, et, durant l'été, la fédération départementale de Seine-Maritime, devenue coquille vide, sans adhérents, aura disparu. Grâce à l'Intranet, nous évitons la réunionite. Notre rôle de fédération régionale doit se cantonner à coordonner les trois « départements » : Eure, région havraise et Rouen-Dieppe.

Lors de votre élection, une passe d'arme à peine mouchetée vous a opposé aux représentants de la maîtrise d'oeuvre.

Je maintiens que nous, entrepreneurs, surtout pour les PME artisanales, nous n'avons pas vocation à devenir le secrétariat des bureaux d'études. Nous n'avons ni le temps ni les moyens de remplir en sept exemplaires les dossiers des ouvrages exécutés (DOE), de refaire des plans ou modifications en milieu d'exécution. Je maintiens que, dans le cadre de la loi MOP, il y a une surprotection, une déresponsabilisation des équipes d'ingénierie, des économistes notamment.

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Michel Fillocque poursuit une réorganisation de la FFB pour mieux répondre aux attentes de ses 2500 adhérents.

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