Metz : les promoteurs locaux s'ajustent à la conjoncture

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L’unique bâtiment conservé de l’hôpital Bon-Secours deviendra, une fois réhabilité, L’Impératrice, une résidence de 76 logements.

Révision à la baisse du nombre de logements par programme, conduite d'opération en tandem plutôt qu'en solo, argumentation ciblée sur la localisation : dans l'agglomération de Metz (Moselle), les promoteurs adaptent leurs stratégies à la morosité du marché immobilier.

Groupe Habiter compte ainsi sur la localisation de sa résidence Botanik de 35 unités, en chantier depuis février 2024 dans le quartier Sansonnet au nord de Metz, pour séduire les acquéreurs. La proximité du programme avec la gare de Woippy constitue un atout essentiel, selon le promoteur mosellan, en vue d'attirer les travailleurs frontaliers quotidiens vers le Luxembourg. « Lorsque la conjoncture est difficile, c'est l'emplacement qualitatif qui compte, plus que jamais », rappelle Fabrice Douet, directeur commercial.

Quant à son « Central Parc » à Montigny-lès-Metz, dans l'ancienne caserne Lizé, le promoteur l'a tout simplement redimensionné. Il a réduit d'un niveau la hauteur des deux immeubles pour l'établir à trois étages, faisant ainsi passer le nombre total d'appartements de 35 à 27. Là encore, le positionnement, non loin d'un futur parc de plus d'un hectare et d'une médiathèque à venir, mais aussi la signature architecturale de l'agence parisienne Wilmotte & Associés doivent mettre en valeur l'opération dont les travaux démarreront à l'été prochain.

Pointant le désamour des investisseurs pour l'immobilier neuf, Fabrice Douet table davantage sur l'intérêt de résidents-occupants, d'autant plus susceptibles d'être convaincus par ses deux projets menés en Vefa qu'ils sont connectés l'un et l'autre au réseau de chaleur urbain, « un atout majeur dans un contexte de taux d'intérêt élevés et d'augmentation du prix des énergies ».

Ultime reconversion à Bon-Secours. Au centre de Metz, dans le quartier Sainte-Thérèse, la reconversion de l'ancien hôpital Bon-Secours (55 000 m²) se conclut par la réhabilitation de l'unique bâtiment conservé. Soit 5 500 m² datant du début du XXe siècle, qui ont servi de base vie pendant les travaux précédents. Engagé seul à l'origine, fin 2019, avec l'agence d'architecture Artech Concept, le messin Benedic a finalement jugé opportun de s'associer à Demathieu Bard Immobilier. « Ce promoteur partage nos valeurs et dispose de moyens techniques plus importants pour mener à bien un projet de cette envergure, dans le contexte actuel », explique Thierry Benedic, gérant de la société qui porte son nom. Les deux opérateurs immobiliers ont lancé, en ce début 2024, la commercialisation du programme de 76 logements complétés de 100 m² d'espaces communs (salle de fitness, cowor-king, appartement d'hôtes) et de 365 m² pour un plateau médical.

L'immobilier très haut de gamme semble en revanche échapper aux aléas conjoncturels, comme en témoigne la réhabilitation de l'emblématique Printemps situé rue Serpenoise dans le centre historique messin et fermé en 2021. Dans ses 6 600 m2 , Bouygues Immobilier et sa jeune filiale Nouveau Siècle aménagent 88 appartements et 600 m² de commerces. Le projet d'exception a été engagé à l'automne 2023 avec les opérations de curage en vue du réemploi des matériaux. Il affiche l'ambition de ramener de la nature en ville.

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