« Recruter ? C'est devenu un besoin de tout instant », alerte Xavier Leenhardt, directeur d'exploitation de GCC. Métier mal-aimé, « le gros œuvre constitue pourtant une branche d'activité où toutes les évolutions sont possibles, même sans diplôme », insiste-t-il.
De l'ouvrier au conducteur de travaux, le gros œuvre manque cruellement de main-d’œuvre, en particulier dans les métiers de maçon, de coffreur bancheur et de coffreur boiseur. En cause, la crise des années quatre-vingt-dix qui a vu beaucoup de professionnels quitter la branche et les conditions de travail réputées pénibles. « En dix ans, les conditions de travail se sont nettement améliorées tant au niveau de la réduction des pénibilités que sur la sécurité », signale Gilles Boyer, P-DG de l'entreprise du même nom, basée en région parisienne.
En effet, la mécanisation a fait évoluer les appareils de manutention et de levage pour soulager les compagnons. La réglementation, la multiplication des contrôles de sécurité et les politiques du « zéro accident » ont également amené de fortes évolutions dans les entreprises.
Faute de candidats expérimentés, les entreprises se tournent vers de jeunes candidats et mettent en place des formations et un accompagnement spécifique, comme le tutorat. Avec ou sans diplômes, les bonnes volontés sont les bienvenues. Certains recruteurs regrettent les poursuites d'études systématiques. « Les jeunes qui sortent des centres de formation des apprentis choisissent souvent de poursuivre leur cursus vers des bac pro ou des brevets professionnels. C'est autant de personnes en moins sur les chantiers », illustre Daniel Villedieu, responsable de la « politique jeunes » d'Eiffage Construction.
La charpente est devenue une activité de haute technicité
Même constat dans les métiers de la charpente où les personnes qualifiées sont des perles rares. « On a plus de difficultés à trouver des personnes pour travailler sur les chantiers que dans les ateliers », déplore Jean-Claude Baudin, gérant de l'entreprise « Charpente Cénomane » (Sarthe). La charpente est devenue une activité de haute technicité même pour les postes d'ouvrier. Elle requiert notamment de bonnes facultés à visionner un ouvrage en trois dimensions.
Pression environnementale oblige, l'utilisation du bois dans la construction devrait croître. Les recrutements vont se faire encore plus pressants. « C'est un métier d'avenir, signale Jean-Claude Baudin, le bois est le seul matériau renouvelable qui stocke le carbone. » Un bon créneau en somme •