«Nous sommes en recherche permanente de jeunes ouvriers. » Par ces quelques mots, Cécile Chatendeau, DRH du groupe Balas –génie climatique, plomberie – (93), traduit le ressenti de très nombreuses entreprises spécialisées dans les métiers des équipements techniques. « Ce qui nous limite, renchérit-elle, c’est le nombre de candidats. » Le besoin de main-d’œuvre est d’autant plus criant que ces métiers, en fort développement, souffrent également d’un turn over important. Aussi, chaque entreprise essaie d’apporter à ses jeunes recrues le « plus » qui les fidélisera. « Nous tentons de donner à chacun de nos ouvriers un panel de compétences, développe Jocelyn Testu, jeune patron d'ETSI, une ” Gazelle ” (ayant le statut ” PME de croissance ”) francilienne spécialisée dans l’électricité. Un monteur interviendra chez nous sur différents types d’équipements techniques : du raccordement courant faible, de la fibre optique ou encore du tertiaire ; nous le rendons polyvalent.»
Ces métiers bénéficient d’un autre atout : ils offrent de nouvelles perspectives aux jeunes intéressés par l’émergence des énergies renouvelables. « Nous sensibilisons tous nos équipiers – électriciens, chauffagistes, plombiers– à respecter l’isolation dans le bâti, explique Gérard Poulin, gérant de PGM Technic, une Scop d’une vingtaine de personnes à Toucy (89). Nous avons actuellement trois personnes en formation sur la géothermie. Mais attention : ces nouvelles techniques nécessitent une certaine capacité intellectuelle. »
Des métiers bien rémunérés
Autonomie, compétences techniques et rigueur sont les qualités essentielles mises en avant par les recruteurs. Quiconque les possède peut espérer une évolution rapide. « Aujourd’hui, je vois de jeunes ouvriers qui seront chefs de chantier d’ici 5 ans, voire chargés d’affaires. Ils possèdent le charisme des managers, ainsi qu’une véritable approche clientèle, remarque Cécile Chatendeau, de Balas. Le plus difficile pour nous est de les détecter ; une fois que c'est fait, nous leur proposons une formation ‘‘ encadrement de chantier ’’, pendant laquelle ils sont formés au management, à la technique et à la gestion. »
Enfin, la pénurie de main-d’œuvre peut faire monter les enchères. « Compte tenu de la rareté des profils recherchés, les jeunes qui se lancent dans ces métiers aujourd’hui ne gagnent pas trop mal leur vie », souligne un recruteur. •