Météo France dresse le bilan d’une année extrême

Avec des températures supérieures de 0,6° à la moyenne (au 15 décembre), 2005 se situe au onzième rang des années les plus chaudes depuis 1950, notent les services de Météo France. Mais l'année a été surtout marquée par une sécheresse sévère et quasi-généralisée.

Dans le détail, de plongeons en flambées, le thermomètre a joué les contrastes quand on ne les attendait plus ou pas encore, déclenchant une lame de froid "tardive et remarquable par sa durée" fin février et une vague de chaleur "exceptionnelle" pour la saison durant la seconde quinzaine de juin.

Les températures sont ainsi descendues jusqu'à -20° dans le nord-est et -10° sur la grand majorité du territoire entre le 22 février et le 7 mars. A l'inverse, la chaleur s'est abattue sur le sud avec plus de 35° fin juin, classant les deux journées des 27 et 28 parmi les plus chaudes depuis 1950.

"Cet épisode est exceptionnel par la valeur des températures atteintes mais aussi par la persistance de ces fortes valeurs", estiment les ingénieurs de Météo France.

Surtout, les précipitations ont été nettement déficitaires sur le pays à l'exception de régions du sud qui ont subi des épisodes pluvieux intenses début septembre, traduits localement par des cumuls de l'ordre de 500 ml dans le Gard et l'Hérault.

Ces pluies torrentielles qui ont entraîné de nombreuses crues et inondations ont débuté les 5 et 6 septembre et duré jusqu'au 7 au matin dans ces deux départements pour reprendre ensuite sous forme de précipitations orageuses le 8 sur le Gard.

Cependant, la quasi-totalité du territoire a essuyé une sécheresse jugée "sévère" par les experts : le déficit de l'automne 2004 a été aggravé durant les six premiers mois de 2005 par des précipitations inférieures à la normale, qui n'ont donc pas permis de refaire le plein des réserves souterraines.

"Cette période déficitaire du printemps s'est avérée critique dans certaines zones, car des mois d'avril-mai-juin peu arrosés ne permettent pas de compenser les besoins de la nature", a expliqué à l'AFP Michel Schneider, ingénieur de Météo France.

Les régions Picardie, Champagne-Ardenne, l'Ile-de-France, le Centre, les Pays de Loire, Poitou-Charentes et Provence-Alpes-Côte d'Azur ont été particulièrement touchées et il a fallu attendre le début de l'automne pour que la sécheresse des sols superficiels s'estompe.

L'automne, deuxième période de recharge pour les nappes, a été ainsi bénéfique de la Normandie à la Vendée, en Rhônes-Alpes et Franche-Comté, en Poitou-Charente et Pays de Loire et surtout en Languedoc-Roussillon.

"Par sa durée - sur l'hiver puis l'été - cet épisode de sécheresse s'apparente à celui de 1976", a estimé M. Schneider.

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