L'activité de la dernière savonnerie traditionnelle de Marseille est menacée par la vente d'un terrain qu'elle louait à la ville pour décharger les camions l'alimentant en huile et en soude, ont dénoncé mercredi ses propriétaires et des élus de l'opposition.
La parcelle en question, mitoyenne à la fabrique, a été cédée à un particulier par la commune qui lui a délivré un permis de construire pour une maison en septembre.
La savonnerie Le Sérail loue le terrain, situé dans les quartiers nord de la ville, depuis 1984. "Si on nous avait avertit qu'il était à vendre, on l'aurait acheté", a déploré Daniel Boetto, maître-savonnier dont le père a fondé l'usine en 1949.
"Il fallait le faire depuis tout ce temps", a rétorqué Henri Loisel, secrétaire général-adjoint de la mairie UMP, en dénonçant "une tempête dans un verre d'eau" orchestrée à des fins électorales.
La construction de la maison contraindrait les camions à décharger devant le site, bloquant la circulation et posant des problèmes de sécurité, selon M. Boetto qui exclut de déménager son entreprise.
L'acquéreur de la parcelle a suggéré d'y faire passer une conduite pour livrer les matières premières, solution retenue par la mairie mais qui ne résout pas le problème du stationnement des camions, selon les propriétaires de l'usine.
La savonnerie Le Sérail emploie 15 habitants du quartier. Elle produit cinq à six tonnes de savon par semaine qu'elle exporte notamment vers les Etats-Unis, le Japon, l'Australie et Abu Dhabi.
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