Tous les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) arrêtés entre le 10 et le 11 août à cause d'un échouage massif de méduses dans leurs systèmes de filtration ont désormais redémarré, annonce EDF le 25 août.
L'unité de production n°3, la dernière qui était encore à l'arrêt depuis cet incident exceptionnel, a été reconnectée le 23 août au réseau électrique national, et « les unités 2, 4 et 6 sont en fonctionnement », écrit EDF sur son site.
L'unité n°6 avait été la première à redémarrer après l'incident, dès le 13 août, suivie de l'unité n°2 le même jour. Puis le réacteur n°4 a été remis en service le 20 août. Il a cependant été brièvement déconnecté « de manière préventive » le 23 août pendant une dizaine d'heures en raison d'une « recrudescence de méduses », explique EDF.
Ces quatre unités de production s'étaient automatiquement arrêtées entre le 10 et 11 août après une arrivée « soudaine et massive » de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage d'eau de mer du site, situé au bord de la mer du Nord.
Cet incident n'avait pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l'environnement, selon EDF.
Cela « n'a pas affecté le refroidissement des équipements assurant la sûreté des réacteurs », avait confirmé l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ANSR).
Un précédent dans les années 90
Gravelines, la plus grande centrale nucléaire d'Europe occidentale, s'était néanmoins retrouvée totalement à l'arrêt pendant près de 48h, comme ses deux autres unités de production (n°1 et n°5) sont actuellement en période de maintenance programmée.
La centrale avait déjà vu sa production perturbée par une irruption massive de méduses dans les années 1990, selon EDF, et des cas similaires ont aussi été observés ailleurs dans le monde, aux Etats-Unis, en Ecosse, en Suède ou encore au Japon dans les années 2010.
La présence de ces animaux marins gélatineux et urticants sur le littoral du nord de la France est régulière et saisonnière. Mais le signalement de grands bancs dans la zone chaque été devient plus fréquent, selon Dominique Mallevoy, responsable aquariologie au centre national de la mer Nausicaá à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Différents facteurs expliquent la prolifération des méduses dans le monde. Parmi eux, l'augmentation des températures dans les océans, en lien avec le changement climatique, et la surpêche du poisson, qui fait que les méduses ont moins de prédateurs et davantage de plancton disponible pour leur propre alimentation, selon Dominique Mallevoy et d'autres experts.