Le groupe diversifié Fayat, qui consolide une quarantaine de sociétés, est l'un des premiers groupes à structure familiale de l'Hexagone. Les 3,682 milliards de francs de chiffre d'affaires de l'exercice 1997 ont été le fait de métiers à dominante industrielle. Mais pour une part, aussi, d'activité BTP « pur », depuis la reprise en 1994 de six sociétés de l'ancien groupe Genest.
La morosité persistante dans le BTP et la construction métallique ne laisse pas présager une forte hausse cette année : le chiffre d'affaires prévisionnel pour 1998 est de 4 milliards de francs (voir tableau).
« Comme l'exercice en cours va consolider les acquisitions de 1997 : Franki Fondation et Sotraisol dans le BTP, AIEN Industrie (automatismes), l'activité sera, en fait, étale. Même chose pour les résultats, autour des 70 millions de francs après impôts », explique Jean-Claude Fayat, le directeur général du groupe.
Construction mécanique et métallique : le salut vient de l'export
Cette année encore, les meilleures contributions au résultat proviendront des pôles travaux électriques, matériels de TP et chaudronnerie. Tributaire des investissements des groupes de TP, la branche construction mécanique, avec ses marques leaders mondiales dans les centrales d'enrobages comme Ermont, Rincheval ou Marini, souffre de la mauvaise conjoncture persistante dans l'Hexagone. Toutefois, sur 1 milliard sur ce segment, 700 millions de francs sont réalisés hors de France. Les bons résultats proviennent des ventes dans près de 100 pays réalisées à partir des usines italiennes et allemandes : Marini (Italie, filiales en Chine et en Argentine), Gibat (Allemagne), etc.
Le BTP comme pilier de la diversification
La construction métallique, avec 55 000 tonnes d'acier et 600 000 m2 par an de couvertures et bardages (avec les sociétés Barbot, ACML, Vilquin, Desse, Joseph Paris, etc.) ne va guère mieux. Entre 1975 et 1997, le marché est passé de 1,3 à 0,4 million de tonnes ! « Le point bas a été atteint en 1991. Cela ne peut donc que repartir », note Jean-Claude Fayat.
Là encore, les contrats à l'export soutiennent l'activité, de l'Afrique du Sud (*) au Moyen-Orient, en passant par les pays de l'Est et les Caraïbes. La réussite du groupe aquitain tient donc à sa stratégie d'industriel : stabilité dans les investissements (atour de 100 millions par an), croissance externe à la fois prudente (les fonds propres progressent régulièrement) et continue, le tout mis au service d'une diversification qui garde le BTP pour épicentre.
(*) Un marché de 60 millions de francs pour Ateliers de la Chaînette (ADC), avec Portnet pour fournir aux ports 8 portiques et 4 ponts roulants.
TABLEAU
UNE DIVERSIFICATION EQUILIBREE Répartition du CA par activité (1) en millions de francs
Source : Fayat.