La menuiserie bois, notamment à la faveur des nouvelles exigences autour du carbone, connaît un regain d’intérêt. Mais les perspectives s’assombrissent du fait des tensions autour des matières premières. « Aux Etats-Unis, les prix du bois s’envolent », explique Bruno Cadudal, président de l’UFME (Union des fabricants de menuiseries extérieures). « D’importants feux de forêts ont touché le pays, qui, sous Donald Trump, a de plus imposé des barrières douanières avec le Canada qui ralentissent les importations en provenance de ce pays. » Attirés par des prix très élevés, les producteurs européens flèchent de plus en plus la matière vers l’Amérique du Nord, au détriment des marchés européens.
Gare aux marges
Cette tension ne concerne bien sûr par que le marché de la fenêtre. Sébastien Cossin dirige Norsilk, acteur industriel des bois d’aménagement extérieur et intérieur, mais aussi des bois de structure et des panneaux. « Notre chiffre d’affaires est en forte hausse, en négoce et plus encore en GSB. Nous recourons aux heures supplémentaires et au travail le samedi, détaille-t-il. Mais nous avons un sujet autour de la rentabilité, lié aux tensions sur la matière première. » Norsilk avait en 2020 grandement amélioré sa profitabilité, passant de -15 % en 2019 à un niveau légèrement positif l’an dernier. Ce challenge sur les matières premières conduit l’entreprise à renforcer sa vigilance cette année.
Des signaux laissent toutefois espérer un soulagement d’ici à la fin de l’année. L’alternance politique aux Etats-Unis va bouleverser la politique commerciale. L’outil industriel reprend à plein au Canada. Autant de facteurs qui devraient soulager la demande européenne. Mais les prochains mois risquent d’être longs.