MARTIGUES Derrière la plage, des terrasses plantées

A partir d'une commande portant sur l'embellissement des abords d'une plage, les paysagistes du groupe TER traitent l'ensemble du système d'écoulement des eaux pluviales et la gestion du stationnement automobile.

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A l'arrière de la plage de MArtigues (Bouches-du-Rhône), débouchant en pente douce sur la mer, le vallon du Verdon était devenu un grand parking, venant buter brutalement sur un alignement de paillotes en dur abritant des bars et autres restaurants de plage. La demande de la ville, formulée aux paysagistes de l'agence TER, était de l'ordre de l'embellissement : comment rendre plus aimable cet espace de 3 hectares, visible des maisons accrochées à flanc de coteaux, en déshérence la plus grande partie de l'année et envahi d'automobiles pendant les mois d'été. Une analyse plus précise du site montrait pourtant une autre donnée du problème, celle de sa mauvaise gestion hydrographique : lors des classiques pluies torrentielles méditerranéennes, celui-ci est inondé, quelquefois à hauteur de 1,50 mètre. Le ruisseau qui draine les eaux alentours déborde, tout comme la buse de collecte des eaux pluviales, insuffisamment dimensionnée par rapport au degré d'urbanisation. Les eaux pluviales, en recouvrant le parking, risquent d'être polluées par les hydrocarbures, ce qui interdit leur rejet dans la mer (loi littoral et loi sur l'eau).

Au-delà des aspects esthétiques, l'aménagement proposé découle alors d'une réflexion sur une meilleure gestion de cette situation. La pente du sol est découpée en terrasses successives, parallèles à la mer, légèrement inclinées en dévers. Ce dispositif a pour effet de ralentir le parcours de l'eau, et ainsi de favoriser sa percolation, c'est-à-dire sa diffusion dans la terre. A chaque niveau, un grand fossé pratiqué le long de murets en pierre sèche la recueille et l'achemine vers deux grandes noues périphériques implantées pour leur part dans le sens de la pente. Elles débouchent sur la dernière terrasse, creusée à environ un mètre par rapport au sol naturel, de manière à constituer un réservoir d'une capacité de 4 000 m3, qui peut se remplir en cas de pluies extrêmement violentes. Couvert d'une pelouse, cet espace situé directement derrière la plage offre en temps ordinaire une aire de respiration, un espace tampon interdit au station-nement. Deux passerelles le surplombent et permettent d'atteindre un deck en bois planté de palmiers, longeant la plage à l'arrière des paillotes.

Le problème du stationnement a été traité par une réflexion sur les rythmes de fréquentation. La demande formulée par le gestionnaire (600 places) correspondait à une fréquentation effective seulement huit jours dans l'année, durant laquelle les automobilistes se garaient aussi le long de la route. Les paysagistes ont proposé de ramener le nombre de places de stationnement à 480, situées sur les terrasses en léger dévers, ce qui a permis de dégager des surfaces pour des plantations afin d'amoindrir l'impact visuel du parking. Le choix s'est porté sur des acacias de Constantinople. Ces arbres présentent l'avantage de pousser rapidement jusqu'à 6-8 mètres de hauteur et de développer une ramure large, masquant les voitures. Depuis la route, ils apparaissent ainsi comme une sorte de nappe végétale. Ils ont été plantés en ligne, mais selon un rythme aléatoire, après apport de terre végétale - l'aire de parking étant en stabilisé. Les arbres existants ont été conservés et un tertre aménagé à leur base pour encaisser le creusement des terrasses. Des graminées et des roses trémières, plantées le long des murs en pierre sèche, constituent au printemps et en été un écran coloré.

FICHE TECHNIQUE (page 140) :

Maîtrise d'ouvrage : ville de Martigues ; conduite d'opération, services techniques

Maîtrise d'oeuvre ( Henri Bava, Olivier Philippe, Michel Hoessler), paysagistes ; Isabelle Costa, Cécile Ivorra, assistantes ; BET, Berim Martigues

Surface : 3 hectares

Coût : 1,52 million d'euros HT, soit 53 euros/m2

Calendrier : études, 1999 ; chantier, 1999-2000

Entreprise : Gregori Sud-Est, entreprise générale

PLAN de situation du Vallon du Verdon.

La maîtrise des inondations provoquées par les pluies torrentielles méditerranéennes a conduit à réaménager l'arrière d'une plage par une succession de terrasses (coupe ci-dessous).

PHOTOS : Au contact de la plage, la dernière terrasse devient une aire de jeux...

...bordée par un deck en bois planté de palmiers.

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