Marseille-Provence-Métropole Cent millions pour traiter les déchets urbains

Au début de l'année, la ville de Marseille renonçait officiellement à la construction des deux incinérateurs prévus par l'ancienne municipalité à l'Est et au Nord de la commune (« Le Moniteur » du 7 février 1997). Un dossier juridiquement mal ficelé, une rentabilité financière aléatoire et surtout, l'opposition très ferme des riverains, avaient conduit Jean-Claude Gaudin à déclarer caduque la procédure lancée en 1991.

Malgré la désignation de deux entreprises (une filiale d'EDF et une filiale commune de la Lyonnaise des eaux et de la Générale des eaux) pour réaliser les équipements, le projet d'incinération des ordures ménagères retournait à la case départ. Dans la foulée, la municipalité marseillaise demandait à la Communauté de communes Marseille-Provence-Métropole (MPM) de prendre en charge cet épineux dossier.

400 000 t d'ordures par an

Ce transfert s'avère particulièrement délicat compte tenu des coûts élevés et des difficultés administratives liés au problème des déchets urbains. En effet, l'actuelle décharge d'Entressen, située à Saint-Martin-de-Crau (à 60 km de la Canebière !) a été déclarée illégale par les instances européennes. Elle ne devra en aucun cas survivre au-delà de 2002.

C'est dans ce contexte difficile que MPM vient d'intégrer la question des ordures ménagères à son budget primitif de 1997. Près de 100 millions de francs vont être débloqués par les neuf communes de l'aire marseillaise. Objectif : réhabiliter le Centre de traitement biologique des résidus urbains (CTBRU) destiné à trier les 400. 000 t de déchets, acheminées chaque année par trains spéciaux sur la décharge à ciel ouvert.

L'investissement voté par MPM comprend, d'une part, une importante ligne de crédits (92,5 millions) consacrés à la réhabilitation et à l'exploitation du site de Saint-Martin-de-Crau.

D'autre part, cinq millions supplémentaires sont affectés à une série d'études destinées à la construction d'une plate-forme de 3 ha qui servira à protéger la nappe phréatique et à recouvrir l'actuelle décharge.

Au-delà de ces investissements à court terme, Marseille-Provence-Métropole envisage déjà « l'après Entressen ». Le principe d'un nouveau centre de traitement (compostage et incinération) est acquis. Le budget 1997 de MPM prévoit 1,5 million de francs d'études supplémentaires pour « l'élaboration d'une filière moderne de traitement des déchets » ainsi que pour la construction de nouvelles déchetteries. La question des sites susceptibles d'accueillir de tels équipements se trouve donc à nouveau posée. Dans quelques semaines, la Communauté de communes va ouvrir une enquête publique pour un mois. Un appel d'offres devant être lancé avant l'été.

PHOTO : Le budget 1997 prévoit 1,5 million d'études supplémentaires pour une filière moderne de traitement des déchets.

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