MaPrimeRénov' : triplement des rénovations d'ampleur début 2025

63 509 ménages ont été rénové au premier trimestre 2025, selon l'Anah. La ministre Valérie Létard se félicite du triplement des rénovations globales et appelle à diminuer les délais d'instruction, en priorisant les dossiers de logement individuel. L'association UFC-Que Choisir déplore un reste à charge trop élevé et des dispositifs d'aides trop nébuleux.

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Arnaud Bouissou/Ministère du logement et de la rénovation urbaine

L'Anah recense 63 509 ménages aidés au 1er trimestre 2025 (contre 78 043 au T1 2024), dont 17 178 rénovations d'ampleur, soit le triple du premier trimestre 2024 (5 584 rénovations). Près de 80 % de ces chantiers d'ampleur concernent des logements classés F ou G. Le coût moyen des travaux s'élève à 59 197 €, avec une aide moyenne de 41 201 €. La mobilisation de 700 M€ d'aides a ainsi généré un total de 1,4 Md€ de travaux. Pour les prochains mois, la ministre Valérie Létard demande à l'Anah de diminuer les délais d'instruction, en priorisant les dossiers de logement individuel (maison et appartement). Elle fixe pour objectif un délai de traitement maximum de 4 mois pour les rénovations d'ampleur et de 5 semaines pour les rénovations par geste. Aussi, la ministre demande à mieux maîtriser les coûts, en sollicitant des devis complémentaires lorsqu'ils dépassent la moyenne, en priorisant les dossiers les moins chers. L'Anah étudie une baisse du plafond de travaux pour 2026

Lutte anti-fraude

Enfin, Valérie Létard souhaite renforcer la lutte active contre la fraude en sanctionnant plus sévèrement les fraudeurs. La proposition de loi du député Thomas Cazenave, finalisée début mai, devrait encadrer, voire interdire, le démarchage publicitaire. Enfin, un partenariat avec Tracfin visera à signaler les mouvements bancaires suspects.

Pour rappel, la loi Climat & Résilience fixe la rénovation de l’ensemble du parc résidentiel d’ici 2050. En 2024, MaPrimeRénov’ a financé 91 374 rénovations d’ampleur, pour un total de 340 800 opérations. MPR concentre 88 % des aides à la rénovation. Un quart des bénéficiaires jugeraient, selon UFC-Que Choisir, les démarches administratives « trop complexes ». D’autre part, les Certificats d’Économies d’Énergie restent flous, sans outil public de comparaison.

Le reste à charge freine

Également, l’association souligne dans un communiqué de presse un reste à charge trop élevé : « Dans le cas d’une rénovation d’ampleur, MPR peut se limiter à 20 % du coût des travaux. Quant aux ménages très modestes, s’ils peuvent bénéficier d’un reste à charge réduit, ils doivent néanmoins avancer jusqu’à 70% du montant de l'aide. Si la mise en place de Mon Accompagnateur Rénov’ est une avancée, son coût pour les ménages peut atteindre 3 000 € et constitue donc aujourd’hui pour nombre d’entre eux un frein rédhibitoire pour le lancement de travaux d’ampleur. »

Ainsi, l’UFC-Que Choisir appelle à un changement de méthode :

  • La mise en place d’un guichet unique pour toutes les aides, y compris dans le cadre de rénovations par geste ;
  • La création d’un comparateur officiel, gratuit et indépendant des primes CEE ;
  • La revalorisation des niveaux d’avances ;
  • Un renforcement de la prise en charge publique del’accompagnement, obligatoire dans le cadre d’une rénovation d’ampleur ;
  • La mobilisation des banques pour diffuser l’éco-prêt à taux zéro, avec des objectifs chiffrés et suivis.
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