Malgré un «frémissement» de la demande, le Pôle Habitat FFB reste pessimiste

En cette deuxième année de crise du logement, le Pôle Habitat FFB demeure inquiet pour les promoteurs immobiliers, les constructeurs de maisons individuelles et les aménageurs fonciers qu’il représente.

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Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, le 19 septembre à Paris.
Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, le 19 septembre à Paris.

« Même dans les années 90, il n’y avait pas de plans sociaux aussi importants et brutaux. » Le parallèle de Grégory Monod entre la crise initiée en 1992 et la tempête actuelle illustre les difficultés rencontrées depuis près de deux ans par les promoteurs immobiliers, les constructeurs de maisons individuelles et les aménageurs fonciers, réunis le 19 septembre à Paris pour la convention nationale du Pôle Habitat FFB qu’il préside.

Contrairement à la Fédération française du bâtiment (FFB), le syndicat ne revoit pas à la baisse ses prévisions sur le front de l’emploi, mais le plus dur semble passé. « Nos adhérents qui avaient annoncé une baisse de 30% des effectifs dès 2023 ne comptent pas enclencher une nouvelle baisse de 30%, car cela voudrait dire fermer l’entreprise », confie Grégory Monod, inquiet de « la destruction en cours de l’appareil de production ».

Les aménageurs fonciers sortent du lot

Faute de données consolidées, le président du Pôle Habitat FFB, par ailleurs promoteur basé en Haute-Savoie, chiffre la baisse des effectifs entre début 2023 et mi-2024 à 30%.

La promotion immobilière a perdu 1000 emplois depuis le début d’année, sur un total de 29 000 salariés (à fin 2023), selon le Mouvement des entreprises de France (Medef). Une estimation cohérente avec « la tendance constatée en 2023 d’après le rapport de branche » de la profession qui faisait état de 2400 emplois supprimés, souligne la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Dans la maison individuelle, près de 5000 postes auraient été supprimés depuis début 2023, la filière n’employant plus que 10 000 personnes environ, selon Grégory Monod. « Chez les aménageurs, la réduction des effectifs est moins marquée car ce sont surtout des plus petites structures », souligne-t-il.

Résultat, le Pôle Habitat FFB déclare avoir perdu une trentaine d’entreprises adhérentes depuis le début d’année. Il en compte 1100 actuellement.

« Frémissement » de la demande

Quel est le profil de ceux qui résistent à la crise de la demande, conjuguée à la hausse du coût de construction, qui tend toutefois à se stabiliser ? « La taille de l’entreprise importe peu. Ce qui compte, c’est la culture du chef d’entreprise pour les fonds propres », observe-t-il. Les sociétés dont l’approche est « plus commerciale » sont de fait plus exposées car les fonds propres sont nécessaires pour tenir dans la durée, ajoute-t-il.

Sur fond de légère baisse des taux depuis début 2024, n’y a-t-il pas quelques éclaircies ? « Il y a un frémissement. Le nombre de contacts pour des projets d’acquisition ou de construction augmente, mais ça ne se concrétise pas chez le notaire, soit parce qu’il n’y a pas de prêt accordé soit par autocensure en raison des taux qui restent hauts », assure Grégory Monod.

« Entre fin 2022 et aujourd’hui, un ménage lambda a perdu 100 000€ de pouvoir d’achat immobilier », complète Christophe Boucaux, délégué général du Pôle Habitat FFB.

A fin juillet, 166 500 logements collectifs et 106 400 logements individuels ont été mis en chantier sur un an, en baisse respectivement de 15,6% et de 26,4%.

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