"Une mafia des déchets", "des malfaiteurs de l'environnement": les accusations contre le réseau de terrassiers et transporteurs accusés d'avoir déversé en pleine nature, sur la Côte d'Azur, des centaines de milliers de tonnes de gravats pollués, étaient lourdes.
La condamnation, mardi 14 décembre par le tribunal correctionnel de Draguignan, des 17 prévenus, dont sept entreprises, ne l'est pas moins : des amendes jusqu'à 1M€ (dont 300 000 € pour la seule Esterel Environnement) et la confiscation de matériels pour ces entreprises et des peines comprises entre 200 heures de travaux d'intérêt général et 4 ans de prison (dont deux avec sursis probatoire) pour les dix autres prévenus.
L'un des cerveaux du réseau, un homme de 34 ans au CV judiciaire déjà étoffé, a été condamné à quatre ans d'emprisonnement dont deux ans avec sursis. Quatre autres de ces prévenus qualifiés de "malfaiteurs de l'environnement" par l'accusation ont également été condamnés à des peines de prison ferme, entre 24 et 30 mois et assorties de sursis de 9 à 18 mois.
Tous se sont vus signifier l'obligation de remettre en état à leur frais la vingtaine de sites, parfois classés, souillés et défigurés, entre Fréjus, Le Luc et Trans-en-Provence, dans le Var, et jusqu'à Sospel dans les Alpes-Maritimes.
Les 17 prévenus ont été condamnés à consigner des sommes parfois importantes, dans un délai d'un an, pour assurer cette remise en état : ainsi, Esterel Environnement devra consigner 1 million d'euros. Les autres prévenus, dont des entreprises, devront consigner des sommes allant de 20 000 à 500 000 euros, pour un total de 3,28 millions d'euros.
Le montant total de la remise en état des 22 terrains pollués a été estimé entre cinq et six millions d'euros.