La lumière, c'est la vie. Pour sa 20 ème édition, le "Concours Lumières", organisé par le Serce (Syndicat des entreprises de génie électrique) avec le parrainage du Groupe Moniteur, en a administré une nouvelle et brillante - c'est le cas de le dire - preuve.
Aux termes de son règlement, ce concours a pour objet de récompenser les maîtres d'ouvrage, publics ou privés, pour la mise en valeur par la lumière d'un élément de leur patrimoine, urbain, industriel ou naturel.
Le premier prix, attribué cette année à la mise lumière de la tour des archives départementales de Seine-Maritime, est une éclatante illustration de la transfiguration nocturne d'un ouvrage massif, à l'architecture stricte et de près d'un hectomètre de haut.
Cette session anniversaire a aussi fourni au jury l'occasion de rendre hommage à notre patrimoine industriel au travers du prix spécial attribué à l'illumination du haut-fourneau d'Uckange, en Moselle. Une mise en lumière particulièrement réussie: c'est tout juste si, au coeur de la nuit, on n'entend pas gronder les entrailles en fusion du monstre, où la fonte a pourtant cessé de couler en 1991.
Cette valorisation de la diversité du patrimoine se fait dans le souci de maîtrise de l'énergie consommée, que la technologie des projecteurs à led ou à diodes rend aujourd'hui possible.
A partir de cette fonction esthétique de départ, n'oublions pas les effets sécuritaires de l'éclairage public, sa contribution à la cohésion de certains centres-villes déstructurés, à la création de lieux de convivialité urbaine, à la scénarisation de parcours culturels nocturnes, et à l'économie des villes touristiques.
Un maire, qui pensait se faire critiquer pour un investissement de mise en lumière des principaux monuments de sa ville, nous a avoué : "Oui, je me suis fait critiquer. Non pas parce que cette action a été jugée futile. Mais au regard des effets produits, on m'a reproché de ne pas l'avoir engagée plus tôt...".
Bertrand Fabre est directeur de la rédaction du Moniteur