La première opération de Sotrafor en Meurthe-et-Moselle se conforme au créneau principal développé par ce promoteur depuis 1983 dans le nord de la Moselle : racheter des immeubles menacés de démolition et les relouer avec des loyers conventionnés après réhabilitation. « Quand mon associé et moi-même voyons un immeuble délabré, nous l'imaginons après sa réhabilitation », témoigne l'expert-comptable Claude Geisler, associé à l'architecte de Puttelange-aux-lacs Jean-Claude Auert.
A Malzéville (est de Nancy), le promoteur a remporté un bras de fer de deux ans, grâce au soutien du directeur départemental de l'Equipement Jacques Sichermann. Car certains d'obtenir des subventions, la SA-HLM de l'Est et les élus locaux avaient souhaité reconstruire des logements neufs à la place des immeubles Jean Bart et Magellan. Les élus ont visité plusieurs quartiers du nord de la Moselle réhabilités par le promoteur : 92 logements à Angevillers et 248 à Yutz.
Un total de cinq cents logements sociaux réhabilités
Le projet de Sotrafor a fini par recueillir leur adhésion. Pour assurer une mixité des deux immeubles malzévillois, Sotrafor vendra 24 des 60 logements à livrer en 1998, après un chantier de 14 millions. Claude Geisler espère que d'autres investissements suivront ce premier pas dans l'agglomération nancéienne : il négocie l'acquisition de l'immeuble des Bouleaux, dans le quartier du Haut du Lièvre.
Sotrafor, qui réalise aussi des logements neufs de standing, met un point d'honneur à offrir la même qualité de prestations à tous ses locataires : chaque mètre carré réhabilité mobilise entre 3 000 et 3 500 francs. La qualité de l'entretien repose sur l'équipe de 25 plombiers, électriciens, maçons et carreleurs employés par le promoteur.
« Le patrimoine représente 650 logements, dont 500 logements sociaux réhabilités. Il ne nous amène aucun bénéfice à court terme », affirme Claude Geisler. La possibilité de reporter le déficit foncier des acquisitions, du fait de la réalisation de travaux subventionnés par l'agence nationale pour l'amélioration de l'habitat, place Sotrafor et ses filiales dans une logique de fuite en avant qui contribue à expliquer un rythme soutenu d'investissements. Soit plus de 30 millions par an. A terme, le promoteur, qui engrange chaque année 12 à 15 millions de loyers, compte bien recueillir les fruits de sa position sur un créneau peu disputé par les promoteurs privés.
PHOTO : Un ancien immeuble des Houillères, l'une des réhabilitations de Sotrafor.