124 028 logements sociaux ont été financés l’an dernier, selon les chiffres livrés le 25 janvier par le ministère de l’Ecologie (116 128 en métropole et 7 900 dans les DOM) contre 131 509 en 2010, année au cours de laquelle 97 000 unités ont été livrées, dont 77 000 en neuf (derniers chiffres disponibles, ndlr). Viennent s’y ajouter 18 500 logements financés par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) dans le cadre de la reconstitution de l’offre. Le total des constructions représente 13 milliards d’euros d’investissements sur l’année et les acquisitions-améliorations 700 millions de travaux. Le parc atteint donc 4,57 millions de logements locatifs sociaux et loge quelque 10 millions de personnes.
Dressant un bilan de l’action menée durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Benoist Apparu a voulu souligner l’effort « massif » engagé avec 600 000 logements sociaux financés, à comparer aux 265 000 unités enregistrées au cours de la période 1997-2002. «La moyenne annuelle est ainsi passée, a-t-il précisé, de 54 000 logement sociaux financés sur la période 1978-2004 à 125 000 depuis».
Satisfecit du gouvernement
« Ce bon résultat quantitatif se double d’un effort qualitatif, ceci à trois points de vue », a insisté Nathalie Kosciusko-Morizet. D’abord sur le plan de leur efficacité énergétique, puisque 60% de ces logements seront BBC (contre 34% en 2010), par anticipation dans la mesure où l’obligation légale a été fixée au 1er janvier 2013. Ensuite, parce que le nombre de logements financés à destination des ménages les plus modestes (PLAI) a atteint les 23 483 unités, dépassant l’objectif fixé à 22 500, une cible qui est confirmée pour 2012. Le nombre de logements PLS a légèrement augmenté à 42 500 unités. « La production de logements PLS a été multipliée par trois entre 2000 et 2011, celle de PLAI par cinq », a relevé Benoist Apparu. Enfin, la production continue d’être recentrée sur les zones tendues, avec 66% des logements produits en zones A et B1 (contre 60% en 2010).
L’objectif de production du gouvernement pour 2012 est fixé à 120 000 logements sociaux, ciblé sur les zones les plus tendues du territoire, notamment en Ile de France et en Provence-Alpes-Côte-D’azur, et dans une volonté d’élargissement de la typologie de logements produits, afin de répondre aux évolutions de la société (davantage de studios et de grandes surfaces). « Nous n’avons pas encore trouvé le modèle économique qui permette de produire davantage de logement intermédiaire », a reconnu le secrétaire d’Etat au logement.
Montée en charge de la production
« Les livraisons vont continuer à augmenter au cours des trois prochaines années », a expliqué Benoist Apparu, suivant en cela – mais en décalage compte tenu du délai d’instruction et de construction des dits logements – la courbe de croissance des logements financés. Cela étant dit, ces bons chiffres sont la résultante du plan de cohésion sociale 2005-2009, du rachat d’un certain nombre de logements aux promoteurs en 2008-2009 et à l’intégration des logements Icade. Maintenir l’effort à ce haut niveau pourrait s’avérer plus délicat demain dans la mesure où l’Etat et les collectivités ont tendance à se désengager et où la plupart des bailleurs sociaux peinent à mobiliser leurs fonds propres pour financer leurs nouveaux projets. « Ce n’est en tout cas pas en déplafonnant le livret A que l’on développera l’offre », a estimé Benoist Apparu en réponse à la proposition de François Hollande. Selon lui, «il n’y a pas de problème de ressource puisque l’enveloppe de prêts de 180 milliards d’euros disponible pour le logement social n’est consommée qu’à hauteur de 120 milliards». Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, également maire de Longjumeau (Essonne), « le point critique est bien davantage dans la mise à disposition de foncier public ». Gageons que Nicolas Sarkozy devrait avancer des propositions en ce sens lors de son intervention prévue dimanche soir.