Le secrétaire d'Etat au Logement, Louis Besson, souhaite moduler les loyers en fonction des revenus, pour ceux des locataires dont les ressources sont inférieures à 60 % des plafonds et dont la totalité du loyer, n'est pas pris en charge par l'APL (aide personnalisée au logement). Mais, lors de son discours devant les offices d'HLM, le secrétaire d'Etat n'a pas parlé de limites à cette modulation. D'où les inquiétudes de Jacques Berké. Selon lui, si l'APL prenait en charge la totalité du loyer des habitants concernés, le coût atteindrait 1 milliard de francs et non 15 à 20 milliards, comme l'a indiqué Louis Besson. Il s'est élevé aussi contre l'idée selon laquelle les organismes « avaient les moyens » d'abaisser les loyers, estimant à 3 milliards seulement les fonds propres disponibles dans les SA puisque la trésorerie (25 milliards) sert à financer les opérations.
Outre ses interrogations de base sur l'évolution des SA - ouvertures à d'autres activités que le logement social, évolution de leur actionnariat, sécurisation par la profession, etc. - Jacques Berké a cité parmi ses préoccupations la montée de la vacance qui atteint désormais 2,6 % du parc des SA (vacance à plus de trois mois) contre 2,4 % il y a un an.
Dans les ZUS (zones urbaines sensibles), où un quart du parc des SA est situé, ce taux monte à 5 %, étant entendu que dans certaines zones il grimpe à 20 %. Selon les responsables de la fédération, une baisse des loyers n'enraye pas ce processus qui reflète « un rejet pour des raisons qui ne sont pas forcément de type financier ».
Il s'est également élevé contre les dispositions relatives aux expulsions contenues dans le projet de loi contre les exclusions.
PHOTO : Jacques Berké plaide pour un élargissement des activités des SA d'HLM.