Une croissance de marché « pas suffisamment équilibrée ». Alexandra François-Cuxac, la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), donne le ton ce 1er mars 2018, à l’occasion d’une conférence de presse organisée par l’organisation professionnelle. Si l’année 2017 a été marquée par une croissance des ventes de logements (+5,9% sur un an, à 157 827 unités), cette hausse globale masque des disparités. Les réservations de logements en détail stagnent ainsi à 1,1% (118 021), tandis que les ventes en bloc de logements sociaux aux organismes HLM explosent (+30,5%, à 34 306) et les résidences générées baissent (-9,1%, à 5 500).
Ces derniers résultats s’apprécient notamment au regard d’un quatrième trimestre 2017 moribond pour les ventes aux particuliers (-3,1% par rapport au T4 2016). « Cela s’explique notamment par les prix. Rendre le logement accessible aux ménages devient difficile», analyse Alexandra François-Cuxac. Alors que les résidences services stagnent (+0,0%), seule la vente en bloc continue de tirer son épingle du jeu (34,9%) sur les trois derniers mois de 2017. La raison de cette explosion : l’application de la loi SRU, qui prévoit 20 à 25% de logements sociaux au regard du nombre de résidences principales, selon les communes, d'ici à 2025. « A cause du retard de certaines communes, la loi SRU s’applique à plein régime. Pour ces villes, il y a urgence à construire », souligne la présidente de la FPI.
Une offre commerciale trop lente à reconstituer
Les mises en vente progressent quant à elles de 4,6% en 2017, sur un an. « Malgré cette hausse, elles restent insuffisantes en volume par rapport aux besoins d’un marché en croissance », note la FPI. Avec 95 725 logements disponibles à la vente à fin décembre 2017 (+8% par rapport au T4 2016, mais seulement +1,7% par rapport au T3 2016), l’offre commerciale se reconstitue trop lentement. Le stock représente aujourd’hui 9,4 mois de commercialisation, contre 11,4 mois début 2016.
Du côté des prix, la tendance est à la stabilité (+1,8% au niveau national en 2017). Malgré cette bonne nouvelle, la FPI s’inquiète de la solvabilité des ménages. « Au niveau de prix atteint sur le marché du neuf (4 133 €/m² France entière), une hausse même modérée a un impact négatif immédiat sur la demande », souligne l’organisation professionnelle.
De quoi augurer une année 2018 mitigée ? Si le mois de janvier n’a pas été « euphorique, notamment à cause des aléas climatiques », selon Alexandra François-Cuxac, la FPI reste optimiste. A condition que le marché ne se dégrade pas à nouveau.