Logement neuf : le gouvernement accorde ses violons

La France a besoin de produire chaque année « 120 000 logements sociaux et 250 000 logements privés », selon Olivier Klein.

Réservé aux abonnés
Olivier Klein à son premier Mipim en tant que ministre du Logement.
Olivier Klein à son premier Mipim en tant que ministre du Logement.

Olivier Klein développe la pensée de Christophe Béchu. En visite le 15 mars au Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) à Cannes, le ministre délégué du Logement estime, comme le ministre de la Transition écologique, à 370 000 le besoin annuel de logements neufs en France, soit « 120 000 logements sociaux et 250 000 logements privés », précise-t-il.

Olivier Klein revoit donc son objectif à la hausse pour le logement conventionné. En septembre 2022, il déclarait au « Moniteur » que « produire chaque année 110 000 HLM (était) un niveau ambitieux ». Pour rappel, l’objectif gouvernemental des 125 000 agréments n’a pas été atteint en 2021 et 2022.

Le 14 mars, en ouverture du Mipim, Christophe Béchu avait sifflé la fin de la guerre des chiffres sur le besoin annuel de nouveaux logements entre l’Ademe, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) et l’Institut Thomas More notamment, sans toutefois détailler la nombre souhaité de HLM.  

Dans l’attente des conclusions du CNR logement...

Olivier Klein a profité du Mipim pour déambuler de promoteur en promoteur, fragilisés par la baisse des ventes de logements, en témoigne le taux de désistements record de 50% chez les clients particuliers. Il leur demande de patienter. D’ici fin avril, le ministre compte présenter, non pas « une mesure phare », mais plusieurs solutions issues du Conseil national de la refondation (CNR) dédié au logement.

Outre « l’industrialisation du modèle du bail réel solidaire (BRS) », des leviers réglementaires et fiscaux pourront être actionnés, notamment pour faciliter « la surélévation » de logements ou « la transformation de bureaux », illustre Olivier Klein.

« Les avantages fiscaux ont le mérite de favoriser les ventes mais ce n’est qu’un pansement. Dans deux ans, il faudra trouver une nouvelle ristourne. Or, la filière a besoin de se restructurer de l’intérieur. Il y a trop de promoteurs actuellement faute de barrières de compétences et d’argent », observe Sophie Meynet, directrice générale de l’immobilier résidentiel de GA Smart Building.

« 2023 sera l’année de la reconfiguration du marché résidentiel »

Olivier Klein s’attend à une auto-régulation du marché de la promotion immobilière : « Tout le monde s’est déclaré promoteur quand les taux étaient très bas et qu’il fallait construire. Des entreprises du BTP qui se sont diversifiées d’un seul coup dans la promotion vont peut-être se replier sur leur métier de base. »

Et d’ajouter : « La crise de production aura des effets sur les entreprises du BTP. Or, la volonté du président de la République est d’aller vers le plein-emploi. Et la filière du BTP est très importante. » Mais le « quoi qu’il en coûte » est derrière nous, pour le bien des « finances de notre pays », insiste-t-il. Donc pas question que l’Etat intervienne directement pour voler au secours des promoteurs à la trésorerie fragile, qui pourraient licencier voire mettre la clé sous la porte en 2023 ou 2024. 

Une situation anticipée par plusieurs acteurs nationaux rencontrés par « Le Moniteur » au Mipim. Pour Sophie Meynet, « 2023 sera l’année de la reconfiguration du marché résidentiel, en particulier dans l’individuel fragilisé par la hausse des coûts travaux ».

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires