La municipalité de Perpignan, dirigée depuis 1993 par Jean-Paul Alduy, a fait de la reconquête du centre ancien sa première priorité. « Il fallait rendre au centre son attractivité et redonner aux habitants de Perpignan la fierté de leur ville », explique Jean-Marc Pujol, adjoint à l’urbanisme. Un secteur sauvegardé couvrant l’ensemble du centre historique (103 ha) a d’abord été créé. « Le plan de sauvegarde a été conçu dans une logique de projet urbain, souligne Daniel Hamelin, directeur de l’aménagement et de l’urbanisme. Le secteur sauvegardé de Perpignan est l’un des plus grands et des plus souples de France. Il préserve la trame urbaine mais autorise des démolitions et des reconstructions. » La démarche, bouclée début 2003, contribue à ramener les investisseurs privés au centre.
Périmètres de restaurationimmobilière. Autre levier utilisé : le lancement en 2002 d’une importante OPAH (opération programmée d’amélioration de l’habitat) renouvellement urbain, appuyée sur un plan d’éradication de l’habitat indigne. L’objectif : remettre 1 200 logements sur le marché (sur 8 000 logements dont 4 000 classés indignes). Les premiers résultats sont positifs. « 700 dossiers ont déjà été montés, recense Brigitte Thuilliez, de l’agence Urbanis, chargée de coordonner le projet du centre ancien. Les crédits de l’Anah sont intégralement consommés. »
Le dispositif bénéficie, depuis 2005, du soutien de l’Anru, qui a accepté l’inscription du centre ancien dans le plan de renouvellement urbain. L’agence s’est engagée à financer une part du déficit des opérations d’aménagement portant sur la restructuration d’îlots dégradés. Une opération de ce type menée par la Safu, la société d’aménagement de la ville dans le cadre d’un PRI (périmètre de restauration immobilière), a remis sur le marché 45 logements locatifs autour de la place de la Révolution-française, dans le quartier Saint-Jacques. Un deuxième PRI, créé dans le quartier Saint-Matthieu, va produire une trentaine de logements en accession sociale.
La ville rénove les espaces publics. Ainsi, l’aménagement en 2006 de la place de la République (comportant la démolition d’un parking aérien disgracieux) a créé un lieu de rencontres au cœur du centre ancien.