La restriction des prêts à taux zéro aux primo-accédants a entraîné une baisse de 9 % du nombre de prêts émis en 1998, à 112 500 unités, selon le bilan d'activité de la Société de gestion du fonds de garantie à l'accession sociale à la propriété (SGFGAS). Ce chiffre est très exactement égal aux prévisions faites il y a un an par la société (« Le Moniteur » du 12 juin 1998, p. 23). Le montant moyen du prêt s'élevait en 1998 à 103 100 francs contre 102 300 francs en 1997.
Le profil des bénéficiaires - des ménages d'au moins 3 personnes dont le revenu mensuel net moyen de 13 700 francs - n'a pas changé en un an. Mais, on constate une tendance à la fragilisation financière : malgré un taux d'apport personnel moyen de 17 % en 1998, plus de 35 % des emprunteurs ont moins de 5 % d'apport (contre 31 % en 1997).
Plus de la moitié des achats dans l'ancien sont effectués par des ménages de ce type. Ces achats sont d'un montant nettement inférieur à celui du neuf : 433 700 francs contre 666 900 francs dans l'individuel et 446 100 francs contre 681 300 dans le collectif. C'est là que se recrute d'ailleurs la clientèle la plus jeune (les moins de 25 ans) et la plus modeste (dans plus de la moitié des cas le revenu est inférieur à deux Smic).
Une analyse géographique montre que l'espace rural est sur représenté dans la population des emprunteurs et que le prêt finance, proportionnellement à la population, beaucoup plus de logements situés dans les communes périurbaines. « Le prêt à 0 % participe au redéploiement de la population française du centre urbain, trop cher, vers la périphérie, phénomène qui est renforcé en 1998 avec la restriction du prêt à 0 % aux primo-accédants ». Ses détracteurs diront qu'il participe de l'étalement urbain.
Comme par le passé - mais ceci explique aussi cela - on constate que le Crédit agricole est la première banque distributrice du prêt (27,3 %), devant les Caisses d'épargne et le Crédit mutuel (13,7 % et 13,6 % respectivement). Pour 1999, la SGFGAS prévoit un chiffre de 120 000 prêts émis.
TABLEAU
PRET A 0% : LA MAISON INDIVIDUELLE PLEBISCITEE
(Source : SGFGAS)
Abstraction faite de la réforme de 1998 (limitation du prêt à 0 % aux primo-accédants), l'augmentation du nombre de prêts à taux zéro est due essentiellement aux prêts finançant la construction de maisons individuelles, alors que les autres opérations sont en baisse. Celle-ci s'explique dans l'ancien par les restrictions apportées en 1997 à la distribution du prêt pour l'achat de logements existants.