Logement : Gabriel Attal promet un «choc d’offres»

Comme Emmanuel Macron en 2017, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a annoncé un « choc d’offres » de logements, alors que la crise de la demande liée à la rapide hausse des taux fragilise la filière.

Capture d’écran du discours de politique générale du Premier ministre Gabriel Attal, le 30 janvier.
Capture d’écran du discours de politique générale du Premier ministre Gabriel Attal, le 30 janvier.

Un « choc d’offres » de logements a été annoncé par le Premier ministre Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale le 30 janvier.

Le « choc de l’offre »promis par Emmanuel Macron en 2017, lui, n’a pas eu lieu. Pire : la France fait aujourd’hui face à une crise de l’offre comparable à la celle des années 90. En témoigne le volume de logements mis en chantier en 2023, en chute libre depuis plus d’un an.

Opération « déverrouillage »

« S’il y a un secteur qu’il faut déverrouiller, c’est bien le logement, a reconnu Gabriel Attal, avant de préciser sa pensée : « Nous désignerons dans deux semaines 20 territoires engagés pour le logement, où nous accélèrerons toutes les procédures, comme nous avons su le faire pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. »

Une référence à l’appel à candidatures « Territoires engagés pour le logement » lancé en novembre dernier par sa prédécesseure Elisabeth Borne. Objectif : soutenir la production de près de 30 000 logements d’ici 2026, soit environ 1 500 logements par opération accompagnée.

La France a besoin de 302 000 à 360 000 nouveaux logements par an, selon le Secrétariat à la planification écologique rattaché à Matignon.

« Une attaque contre la loi SRU »

Concernant les bailleurs sociaux, le Premier ministre a milité pour l’intégration du logement intermédiaire dans le « calcul des 25% » de logements sociaux à atteindre d’ici 2025 dans certaines communes.

L’Union sociale pour l’habitat (USH) y voit « une nouvelle attaque contre l’article 55 de la loi SRU, en amoindrissant ses exigences ». « Il n’y avait déjà pas assez de logements sociaux et là on va donner l’opportunité à des maires qui ne veulent pas accueillir des pauvres sur leur territoire d’accueillir à la place des cadres », a réagi de son côté Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre. Selon lui, « les trois-quarts » des 2,6 millions de demandeurs de logements sociaux « attendent un logement très social ».

Rien sur la crise de la demande

Si Gabriel Attal assure que des solutions seront trouvées par son gouvernement pour « faciliter la densification » ou encore « lever les contraintes sur le zonage », aucune annonce n’a été faite concernant la crise de la demande liée à la rapide hausse des taux qui a pour conséquence de désolvabiliser les ménages, de refroidir les investisseurs institutionnels, et par effet ricochet de fragiliser les promoteurs immobiliers et les constructeurs de maisons qui peinent à trouver des acheteurs.

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