Quelque 1 623 500 étudiants feront leur rentrée à l’université en septembre. Et comme chaque année, ils rencontreront des difficultés pour se loger. Surtout que selon une étude de CBRE publiée en septembre 2016, « deux tiers des étudiants résident en dehors du domicile familial pendant la période universitaire », soit près d’1,1 million de jeunes. Avec cette forte masse estudiantine, CBRE estime que près de « 80% de demandes de logements étudiants » ne sont pas satisfaites par l’offre publique et privée de résidences collectives. « Les besoins en logements pour étudiants seraient aujourd’hui estimés à plus de 200 000 lits pour les 15 plus grandes agglomérations françaises ».
5 086 livraisons par le Cnous en 2017
Quelles sont alors les solutions pour se loger? Les étudiants peuvent se tourner vers le secteur privé, les bailleurs sociaux, ou le Centre national des œuvres sociales (Cnous) qui gère 170 000 habitations. D’ailleurs, d’ici la fin de l’année 2017, le Cnous table sur la livraison de 5 086 logements neufs livrés. Cela permettra au gouvernement d’atteindre le plan « 40 000 » lancé par l’ancien président de la République François Hollande au début de son mandat. L’effort de construction peut être remarqué, mais demeure insuffisant puisque « seuls 10% à 15% des étudiants décohabitants peuvent aujourd’hui être logés dans le parc public », fait remarquer CBRE.
Dans le privé, l’offre dédiée aux étudiants reste également limitée. « A la rentrée 2016, le parc de logements en résidences privées était estimé à plus de 130 000 places situées dans les principales régions universitaires, l’Ile-de-France en tête », précise CBRE. En réaction, « l’intérêt des investisseurs institutionnels pour cette classe d’actif se confirme tandis que des opérateurs étrangers s’intéressent de près au marché français », estime le groupe de conseil en immobilier d'entreprise. Il faut dire que le nombre d’étudiants en France « a progressé de plus de 10% au cours de la décennie écoulée », rappelle JLL dans une étude publiée en 2017. Ce qui fait de l’Hexagone « l’un des plus grands marchés étudiants d’Europe ».
Nouveau plan de 60 000 logements étudiants
Conscients des enjeux, les promoteurs et les bailleurs sociaux se sont organisés. Polylogis a lancé LogiStart, une filiale dédiée au logement étudiant, aux chercheurs et jeunes actifs, Nexity parie sur sa marque Studéa, le groupe Réside Etudes a opté pour Les Estudines, BNP Paribas Real Estate mise sur Studélites, Gecina sur Campuséa, etc.
Le secteur public tente également de pallier le manque. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron, alors candidat, avait promis de lancer un nouveau plan de construction de 80 000 logements, dont 60 000 destinés exclusivement aux étudiants. La promesse n’a pour le moment pas été confirmée. Sollicité sur ce sujet, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas répondu à nos questions.
