« Après une année 1999 qui aura été exceptionnelle sur à peu près tous les marchés, 2000 devrait encore meilleure », a estimé Michel Mouillart, professeur à ParisX Nanterre, en ouverture des dernières rencontres « construction-aménagement du territoire », alors que la question sur la surchauffe dans l'immobilier, ouverte par le gouverneur de la Banque de France, suscite le scepticisme des professionnels. Que ce soit pour la construction neuve ou pour les marchés de l'entretien-amélioration, l'année 1999 aura été la meilleure de la décennie. Si bien que, pour la première fois depuis des lustres, les besoins en logement des Français auront été satisfaits (voir tableau ci-contre).
Les mises en chantier de logements neufs seront comprises entre 325 000 et 330 000 unités cette année, soit un niveau comparable à celui de 1989. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :
le nombre d'accédants s'est accru de 20 000 unités (+ 11,8 %), contribuant pour plus de 50 % à la progression des mises en chantier ;
les ventes des promoteurs auront culminé à 96 600 unités, induisant 68 300 mises en chantier (+ 44,4 % en un an).
Ancien : plus de 600 000 transactions en 2000
Le nombre de logements mis en chantier devrait pourtant baisser de 10 000 à 15 000 unités en deux ans pour se ressaisir dès 2002 (voir tableau), sous l'effet notamment d'une lente reprise de la construction sociale.
La baisse de l'ordre de 36 % des droits de mutation en deux ans aura dopé le marché : les transactions de l'ancien grimperont de 589 500 en 1999 (+ 5 %) à 603 900 en 2000 et à 628 500 en 2002, dont 536 800 en accession à la propriété.
Cette fluidité du marché s'accompagnera d'une remontée du marché de l'amélioration-entretien : le nombre d'opérations réalisées par les ménages passera ainsi de 1 919 400 en 1999 à 2 054 900 en 2002. L'abaissement de la TVA sur les travaux effectués dans le logement explique à lui seul plus de 55 % de l'accroissement d'activité attendu.
TABLEAU : LOGEMENT : DES BESOINS COUVERTS PAR LA CONSTRUCTION (En miliers de logements)
Michel Mouillart estime à 325 000 les besoins annuels des Français en logement. Pour la première fois depuis des lustres, ils auront été couverts en 1999, voire plus si la construction atteint le haut de sa fourchette de prévision cette année.