Logement : comment Foncia traque les passoires énergétiques

En quête d’ensembliers de la rénovation énergétique, le réseau de services immobiliers (syndic, gestion locative, vente…) s’est entouré de bureaux d’études pour éradiquer les logements étiquetés F ou G.

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Cette copropriété dont le syndic est Foncia a été récemment rénovée.
Cette copropriété dont le syndic est Foncia a été récemment rénovée.

Sa double casquette de syndic de copropriétés et gestionnaire de logements en location met Foncia sur le devant de la scène de la rénovation énergétique.

« En gestion locative, nos 1200 gestionnaires immobiliers recommandent aux propriétaires bailleurs d’un appartement F ou G de viser au minimum l’étiquette E du diagnostic de performance énergétique (DPE) », illustre Corina Osadciuc, responsable de la rénovation énergétique de Foncia. Pour rappel, les G sont menacés par une interdiction de mise en location d’ici 2025, les F d’ici 2028 et les E d’ici 2034.

Isolation par l’intérieur

Un détail qui compte : l’investisseur locatif est poussé à engager des travaux « dès que son bien se libère même si juridiquement nous pourrions le remettre en location », ajoute-t-elle. L’option isolation par l’intérieur est souvent choisie, en complément d’autres gestes si nécessaire, comme le changement de fenêtres qui n’a « pas un impact incroyable », relève-t-elle.

En moyenne, le bailleur, client de Foncia, dépense entre 8000 et 10 000€ par chantier. « L’objectif est de ne pas dépenser des sommes pharaoniques » puisque la copropriété dans lequel est situé son bien énergivore pourrait lancer des travaux coûteux dans les parties communes ces prochaines années, insiste Mathieu Mialaret, responsable des métiers de l’administration de biens (ADB) de Foncia.

Le réseau d’agences immobilières gère en outre 70 000 copropriétés (il y a en plus de 500 000 en France), représentant 1,7 millions de logements. Celles âgées de plus 15 ans et comptant de plus de 51 lots sont visées par une obligation d’établir un plan pluriannuel de travaux (PPT). D’où cette campagne en cours de DPE collectif, c’est-à-dire à l’échelle de l’immeuble et non du logement, préalable à l’établissement d’un échéancier de travaux sur une période de dix ans.

Pour se conformer à la règlementation, Foncia a signé des accords tarifaires, selon la région et la typologie des immeubles à analyser, avec une dizaine de bureaux d’études. Leur mission : réaliser ces DPE collectifs puis établir les PPT dont les scénarios devront viser « un gain énergétique de 35% a minima », condition nécessaire pour obtenir les aides MaPrimeRénov’, souligne-t-il.

Cherche ensembliers

En revanche, le réseau n’a pas signé de contrats-cadres avec des entreprises de rénovation. « Il y en a trop et leur dimension est trop locale. Mais nous suivons de près les offres des ensembliers, qui se proposent de porter le projet de A à Z, avec un engagement de résultats, au lieu d’une intervention par lots. L’Ademe pousse ce type d’approche jugée plus efficace », explique-t-il.

Mathieu Mialaret fait référence à l’appel à projets Opérateurs ensembliers de la rénovation (Oreno). Courant jusque juillet prochain, celui-ci « a pour objectif de soutenir les innovations permettant de faire émerger des opérateurs ensembliers de la rénovation capable de proposer des offres complètes intégrant conception, travaux, financement et garantie de performance pour des bâtiments résidentiels privés », lit-on sur le site de l’Ademe.

La sélection par Foncia de ces ensembliers, à l’image d’un Bouygues Construction ou d’un Myrium, se ferait « sur le prix et l’engagement de gain énergétique », précise-t-il.

En attendant, Foncia a identifié une quinzaine d’assistants à maîtrise d’ouvrage (AMO) capables de répondre à la demande dans le collectif. Parmi eux : l’opérateur privé Urbanis, le réseau associatif Soliha ou encore Citémétrie. « Des bureaux d’études reconnus pour leur expertise du montage financier, en lien avec collectivités, pour accompagner les copropriétaires », observe Mathieu Mialaret.

Les copropriétés se bougent

Sur les 300 000 logements collectifs de la galaxie Foncia, 2,5% sont classés G et 7% F. Les logements étiquetés E représentent 20%. « Il s’agit d’un volume plus important que nous animons moins pour le moment par rapport aux F et G à traiter en priorité », confie-t-il.

Le « Green Deal » signé en 2022 par Foncia avec Plan Bâtiment Durable, équipe rattachée au Ministère de la Transition écologique, commence à porter quelques fruits. Fin 2023, 260 copropriétés avaient voté les travaux validés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), soit 19 000 lots, et 150 avaient voté la phase études, représentant 10 000 logements.

L’objectif initial était de « lancer des travaux de rénovation énergétique globale » sur 50 immeubles en 2022, 100 en 2023 et 150 en 2024. Foncia n’est pas en mesure de dire si tel ou tel chantier a été lancé ou est sur le point de l’être.

Selon le réseau, une rénovation globale en copropriété coûte en moyenne 22 000€ par lot. Le taux de subvention, entre les dispositifs nationaux et locaux, s’élève à environ 35%.

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