On y voit plus clair. Selon l’association France Silver Eco, le coût moyen hors taxes (HT) des travaux d’adaptation d’un logement privé à la vieillesse s’élève à 8700€ hors taxes. L’adaptation d’un logement social, pour l’instant non concerné par le dispositif en cours de montage MaPrimeAdapt’, suppose de dépenser 6960€ HT en moyenne.
De son côté, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) communique sur un coût moyen de 7 696€ HT par logement privé accompagné en 2022.
Jusqu’à 8 000€ pour adapter la douche
Passons maintenant aux actions les plus pratiquées. Selon France Silver Eco, l’effort financier HT (avec TVA réduite de 10%) des personnes âgées en quête de sécurité porte essentiellement sur l’adaptation de la douche (entre 5 000€ et 8 000€). L’investissement dans un monte-escalier, pour les logements à plusieurs niveaux, est compris entre 3 000€ et 10 000€. L’automatisation de l’éclairage tourne autour de 1 000€.
Pour rappel, les travaux dans le logement à adapter se concentrent dans la salle de bain à 48% et les toilettes à 32%. Les artisans sont également amenés à intervenir dans la chambre à coucher (8%), à l’extérieur du domicile (8%) et dans la cuisine (4%), selon France Silver Eco.
50% du parc privé jugé adaptable
Pour aller plus loin, l’association a commandé à EY une étude – présentée le 7 février – sur le financement de ces travaux destinés à monter en puissance ces prochaines années, comme souhaité par le gouvernement. La société de conseil a retenu l’hypothèse de « 7% de logements adaptés d’ici 2023 », sur les 6,9 millions de logements privés jugés adaptables, soit 50% du parc.
« Ce taux de 50% de logements adaptables, qui intègre les habitations déjà adaptées, est le fruit de la triangulation de données provenant d’études, de données statistiques et de sondages qui nous a été fourni par le ministère du Logement, souligne Mathieu Alapetite, directeur général de France Silver Eco. Il s’agit d’une estimation relativement restrictive et donc pessimiste basée sur une notion subjective qui dépend de la localisation du logement ou encore de l’absence d’accès aux services publics. Ce chiffre fera l’objet d’un travail complémentaire d’ici mai. »
Un minimum de 40 000 logements à adapter en 2023
Le dispositif existant de l’Anah Habiter Facile vise cette année le financement de 40 000 à 60 000 « adaptations complètes » de logements du parc privé occupés par des personnes âgées, s’était engagée sa directrice générale Valérie Mancret-Taylor, en 2022. L’agence n’a jamais accompagné plus de 28 000 ménages par an.
En 2022, l’aide moyenne de l’Anah s’est élevée à 3 421€ par logement adapté à la vieillesse. Actuellement, un ménage peut cumuler l’aide de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), qui verse en moyenne 1 000€ par logement pour l'adaptation des logements à la perte d'autonomie et 1 500€ pour les personnes âgées en situation de handicap. Complémentaires, les aides locales des collectivités permettent actuellement de « réduire le reste à charge des ménages de 80% en moyenne », selon l’Anah.
A partir de 2024, les aides nationales seront distribuées uniquement par l’Anah, à travers MaPrimeAdapt’, cousin de MaPrimeRénov’. La Cnav n’aura plus qu’un rôle de prévention. La majorité des 10 000 chutes mortelles de personnes âgées par an ont lieu à domicile, selon le gouvernement. MaPrimeAdapt’ visera les seniors de 70 ans et plus. L’aide sera également ouverte aux personnes en perte d’autonomie âgées d’au moins 60 ans.