Le confinement n’empêche pas les conséquences de l’effondrement de trois immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille, le 5 novembre 2018, de se faire sentir.
Ce lundi 4 avril, la Ville de Marseille a confirmé avoir pris un arrêté de déconstruction de deux bâtiments, situés aux numéros 69 et 71, en haut de la rue du quartier populaire de Noailles. La décision ne surprend pas. Selon un observateur, ce bâti construit à la fin du XVIIIe siècle, « déjà fragile », a en effet été « secoué par l’effondrement. On peut s’attendre à d’autres démolitions ».
Mouvements légers mais constants
Au lendemain de l’effondrement provoquant la mort de huit personnes, craignant une instabilité généralisée, le collège d’experts avait décidé d’équiper les bâtiments de sondes de façon à contrôler leurs mouvements. Les dernières mesures ont montré qu’ils étaient légers mais constants.
Sur cette base et celle de différentes études, la décision a été prise, en concertation avec les services de l’Etat et le collège d’experts, de les déconstruire. « C’est la seule solution envisageable et réalisable pour des raisons de sécurité publique. Les membres du collège d’experts vont se réunir mi-avril pour définir les modalités de la déconstruction : à savoir, pierre à pierre ou au bulldozer », a confirmé Julien Ruas, adjoint au maire de Marseille, délégué au bataillon de marins-pompiers, à la prévention et à la gestion des risques.
Périmètre de sécurité renforcé
En parallèle, la Ville a annoncé que le périmètre de sécurité allait être renforcé et que « la prochaine étape de travail était de confirmer, en lien avec le collège d’experts, les actions à mener, immeuble par immeuble, et de valider le calendrier d’intervention ». Cette action sera menée en concertation avec l’établissement public foncier de Provence-Alpes-Côte d’Azur (EPF Paca) engagé dans l’acquisition d’immeubles compris entre les numéros 71 et 83 de la rue d’Aubagne. Dans la convention signée avec la Ville de Marseille et la métropole Aix-Marseille-Provence, l’établissement a prévu de consacrer 5 millions d’euros à cette tâche d’ici à la fin 2024. Cette convention s’inscrit dans le projet partenarial d’aménagement (PPA) signé le 15 juillet dernier par les deux collectivités, l’Etat et l’établissement public, avec six autres partenaires.