Opposable depuis juillet 2021 mais toujours pas fiable. Le diagnostic de performance énergétique (DPE) s’avère faux dans sept cas sur dix, alerte Hello Watt, le 3 janvier.
Plus exactement : 40 % des 221 logements analysés* affichent un écart d’une étiquette (B ou D au lieu de C par exemple) et 31%, un écart de deux étiquettes voire plus. Autrement dit, seulement 29 % des habitations étudiées possèdent un DPE correspondant à leur étiquette énergétique. « Le DPE n’est pas, actuellement, un indicateur fiable de la consommation d’un logement. Il faut donc urgemment revoir sa conception et ses modalités de calcul », conclut l’entreprise parisienne.
Trois études, un même constat
Son étude confirme celle d’UFC-Que Choisir de septembre dernier. Six des 7 maisons dont les 4 à 5 DPE avaient été décortiqués par l’association s’étaient vues reconnaître des classes énergétiques différentes. En cause : « Un défaut du cadre de certification mais aussi dans les contrôles de qualité des prestations réalisées par les diagnostiqueurs. »L’hétérogénéité des DPE pour un même bien avait également été constatée par "60 millions de consommateurs", début 2022.
L’inexactitude du DPE, même pour une seule étiquette, peut engendrer de lourdes conséquences, en lien avec l’interdiction progressive de louer des logements énergivores. Depuis le 1er janvier, les pires étiquettes parmi les G (+450 kWh d’énergie finale/m²/an) sont visées, comme prévu par le décret n° 2021-19 du 11 janvier 2021 relatif au critère de performance énergétique dans la définition du logement décent. Le 1er janvier 2025, l’ensemble des biens G seront interdits à la location, puis les F en 2028 et enfin les E en 2034, comme le prévoit la loi Climat et Résilience.
*Hello Watt a étudié les DPE de 198 appartements et 23 maisons répertoriés dans la base de l’Ademe, équipés d’un compteur Linky et dont les occupants utilisent son application d’optimisation des consommations énergétiques.