Les ventes de carburant ont baissé pour la première fois en France, en 2003

Les ventes de carburant ont, pour la première fois, baissé en France en 2003 du fait de la diesélisation du parc automobile et du durcissement des mesures de sécurité routière, entraînant une chute de la consommation, selon l'Union française des industries pétrolières (UFIP).

Les ventes de carburant ont baissé, en volume, de l'ordre de 1% en 2003 par rapport à 2002 à 400.000 m3, avec une chute des ventes d'essence de 6,3%, tandis que le gazole ne progressait que de 1,4%, a déclaré lundi 2 août le délégué général Jean-Louis Schilansky.

Sur les six premiers mois de 2004, c'est le même phénomène: les ventes d'essence ont chuté de 5,7%. Les ventes de gazole reprennent cependant légèrement avec une progression de 2 à 3%.

"C'est la première fois depuis que l'on fait des statistiques que l'on constate un phénomène de baisse", souligne l'UFIP. Cette chute s'explique par la poursuite de la diesélisation du parc automobile français, une tendance lourde du marché depuis de longues années. "Comme les voitures diesel consomment moins, elles contribuent à faire chuter les ventes de carburant", analyse Jean-Louis Schilansky, délégué général de l'UFIP.

En juillet 2004, les ventes de voitures particulières roulant au diesel représentaient 69,2% des ventes totales, contre 66,9% un an plus tôt, selon les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Le gros du parc automobile français est aujourd'hui constitué de véhicules diesel, avec 17 millions sur 35 millions. Le diesel doit pour partie son succès à sa fiscalité attractive: 20 centimes d'euros de taxes en moins que l'essence.

Le contrôle plus rigoureux des limitations de vitesse, avec l'installation de nouveaux radars sur les autoroutes à la mi-2003, a également incité les automobilistes à lever le pied, entraînant une baisse de leur consommation, souligne l'UFIP. "Pour la première fois ces deux éléments se sont superposés", indique l'organisation.

"Le kilométrage moyen des Français n'a pas sensiblement évolué. Nous ne pensons pas que les gens circulent moins, ils circulent moins vite", a commenté Jean-Louis Schilansky.

Selon l'Observatoire des vitesses, dépendant de l'Observatoire national interministériel de sécurité routière, les excès de vitesse des conducteurs de voitures de tourisme ont effectivement baissé. La proportion de conducteurs circulant au moins 10 km/h au-delà des seuils limites est passé de 37% en 2002 à un peu plus de 22% aujourd'hui. L'Observatoire souligne qu'à l'automne 2003 le "contrôle-sanction automatisé" (CSA), c'est-à-dire les radars automatiques, est venu renforcer les procès-verbaux dressés en cas d'excès de vitesse.

Fin avril 2004, les radars représentaient 42% de l'ensemble des procès-verbaux, qui sont désormais deux fois plus nombreux qu'avant la mise en place de ce dispositif.

Pour l'UFIP, "la flambée du pétrole n'est pas ce qui a joué le plus fort sur cette tendance". Les prix à la pompe ont pourtant augmenté depuis deux ans. De 1,02 euro le litre en 2002 (toutes taxes comprises, en moyenne nationale), l'essence est passée à 1,05 euro le litre aujourd'hui. Le gazole, lui, a augmenté de 7 centimes, passant de 0,77 euro le litre en 2002 à 0,84 euro cette année.

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