Qui a mené 31 chantiers ces trois dernières années, représentant 1,7 milliard d'euros d'investissement ? L'Agence publique pour l'immobilier de la justice (Apij), qui assure la maîtrise d'ouvrage des projets arbitrés par le ministère de la Justice en matière d'immobilier judiciaire et pénitentiaire. « Nous sommes en charge de la recherche foncière jusqu'à livraison, en passant par l'acquisition, la programmation, le montage contractuel, etc. », rappelle Marie-Luce Bousseton, directrice générale de l'Apij.
Actuellement, l'entité pilote 25 opérations pénitentiaires représentant 1,4 milliard d'euros d'investissement. Quinze projets en phase opérationnelle donneront lieu à 5 900 places nouvelles ou rénovées d'ici à la fin 2022. Et 10 autres sont en phase d'étude préalable, afin de créer 2 100 places supplémentaires à la fin 2023. A cette forte activité, il faut ajouter le plan d'encellulement individuel, qui consiste en la construction de plus de 17 000 places (4 milliards d'euros d'investissement). Lancé à l'automne dernier, il prévoit la création de 33 maisons d'arrêt et de 28 quartiers de préparation à la sortie (1). « Nous expertisons les premières propositions de sites venant des préfets », indique Marie-Luce Bousseton.

Appels d'offres en conception-réalisation
Chaque opération de construction ou de réhabilitation fait l'objet d'un appel d'offres en conception-réalisation. « Nous optons pour le dialogue compétitif pour obtenir des réponses de meilleure qualité », souligne Marie-Luce Bousseton. En retour, les entreprises sont priées de laisser de côté les propositions stéréotypées. « Nous notons des réponses plus qualitatives sur l'aménagement des espaces, la gestion des flux, l'intégration de la notion de sûreté passive dans l'architecture, etc. », avance la directrice générale.
En parallèle, 16 opérations concernent le patrimoine judiciaire : 13 sont en phase opérationnelle (330 millions d'euros d'investissement) et 3 en phase d'étude préalable. « Depuis 2015, nous renforçons la sécurité des palais de justice et l'amélioration de l'accueil du public », dévoile Marie-Luce Bousseton. Dans la même veine, elle souhaite transformer les espaces tertiaires afin que « les audiences ne se tiennent plus dans les bureaux des magistrats mais dans des salles adaptées ». L'immobilier est aussi vecteur d'apaisement.