Les notaires du Grand Paris ont dévoilé ce 10 septembre les statistiques du marché immobilier au 2ë trimestre 2020, période qui englobe six semaines de confinement total.
Verdict : les volumes de ventes de logements anciens en Ile-de-France se sont repliés de 28% par rapport au 2e trimestre 2019.
Dans le détail, l’activité s’est effondrée en avril, mois de confinement total, avec des volumes de ventes de logements anciens en recul de plus de 70%. Les transactions ont ensuite repris assez fortement en mai, avec un nombre de ventes signés pratiquement aussi élevés qu’un an auparavant, avant de se tasser en juin (-13% par rapport à l’année précédente).
Des prix toujours en hausse
Contrairement à ce qu’annoncent certains observateurs, les notaires ne constatent pas de baisses de prix. Au contraire, les prix ont encore augmenté au 2e trimestre 2020, avec une hausse annuelle des appartements de 8% dans Paris, pour atteindre 10 690 € le m², de 7,4% en petite couronne (5150 € le m²) et désormais de 5,3% en grande couronne (à 3160 €le m²), après de nombreuses années de stabilité pour ce secteur géographique.
Les maisons, qui depuis près de 5 ans connaissent des évolutions de prix plus modérées que les appartements voient leur prix augmenter de 5,4% en un an en petite couronne et de près de 5% en grande couronne au 2e trimestre 2020.
Les indicateurs avancés sur les avant-contrats des Notaires du Grand Paris, majoritairement signés après le confinement (de mai à juillet 2020) anticipent une poursuite globale, voire une accentuation des tendances haussières d’ici octobre.
Le prix d'un appartement francilien pourrait ainsi atteindre 6 760 € en octobre 2020, en hausse de 7,2% par rapport à octobre 2019.
Report vers la petite couronne
Dans cette conjoncture inflationniste, les notaires anticipent cependant des évolutions.
D’après les avant-contrats, la hausse annuelle des prix devrait se modérer dans la capitale pour s'établir à 6,6% en octobre (10 860 € dans Paris intra-muros).
En revanche, l’augmentation des prix s’accentuerait de près de 9 % en petite couronne. Enfin, la Grande Couronne connaîtrait désormais des hausses proches voire supérieures à de celles de la Capitale (6,1% pour les appartements et surtout 7,6% pour les maisons).
« Paris augmente moins que sa banlieue. C’est un phénomène nouveau que nous n’avions pas observé depuis très longtemps, indique Thierry Delesalle, notaire à Paris. La petite couronne est plus que jamais un marché de report ». « Elle va devenir la locomotive du marché francilien », complète Marc Friedrich, notaire à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Record de prix pour les maisons de grande couronne
Autre changement : l’engouement pour les maisons.
Celles-ci, qui depuis près de 5 ans connaissent des évolutions de prix plus modérées que les appartements, voient leur prix augmenter de 5,4% en un an en petite couronne et de près de 5% en grande couronne au 2e trimestre 2020. Ce territoire enregistre un nouveau record de prix atteignant 295 700 € au 2e trimestre 2020, dépassant ainsi les 292 000 € du 3e trimestre 2011.
Pour rappel, les prix étaient descendus à 267 000 € début 2015.
"Le prix des maisons pourrait continuer sa course et enregistrer 8 % d’augmentation sur un an en octobre prochain", anticipe Elodie Frémont.
Pour la notaire, « cela est la concrétisation de l'envie de verdure et de changements de modes de vie de clients parisiens qui ont vendu leur appartement pour acheter en grande couronne, à moins d'1h30 de Paris, à proximité d'une gare et dans des zones bien connectées à Internet".
