Les conjoint(e)s d’artisans du Bâtiment n’échappent pas au stress de la vie en entreprise

La Capeb et le pôle d’innovation IRIS-ST ont dévoilé le 15 avril la 1ère enquête sur les conditions de travail et l’état de santé des conjoint(e)s d’artisan du Bâtiment. Ce baromètre national vise à mieux cerner l’impact de l’activité artisanale sur les conjoint(e)s d’artisan, qui participent pour la majorité à la vie de l’entreprise.

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Enquête sur les conditions de travail et l’état de santé des conjoint(e)s d’artisan du Bâtiment

Début mars, une étude de la Capeb, de la CNATP, et du pôle d’innovation IRIS-ST révélait l'état de stress et la fragilité physique des artisans du Bâtiment : un artisan interrogé sur deux se disait fatigué et souvent victime de stress. Mais les duretés de la condition de chef d'entreprise artisanale ne touchent pas que le chef d'entreprise. Une nouvelle étude de la Capeb et d'IRIS-T auprès d’un panel représentatif de 529 conjoint(e)s de chefs d’entreprise artisanale, de 0 à 20 salariés, en février et mars 2016, montre que ces conjoint(e)s, fortement impliqués dans la vie de l’entreprise, souffrent en proportions égales des même maux.

Ainsi 55% des conjoint(e)s d’artisan interrogés se disent "souvent stressés". C'est plus que les chefs d'entreprises (53 %) ! Et pour cause : 33% des conjoint(e)s d’artisan travaillent 6 à 7 jours par semaine !

Le facteur de stress prédominant pour les conjoint(e)s du Bâtiment, qui occupent souvent une fonction "support", est le poids de l’administratif et des contraintes réglementaires pour plus d’un conjoint sur deux (57%).

En second lieu, le stress de l’artisan, communicatif, devient générateur de stress pour 54% des conjoint(e)s. Le sentiment d’insécurité est également partagé. Il est dû à un manque de visibilité sur l’avenir, une préoccupation prégnante pour le conjoint(e) d’artisan (54%), devant les difficultés de trésorerie (50%).

Un déséquilibre entre vie personnelle et vie professionnelle

Particulièrement important dans le secteur des TPE et de l’artisanat, le déséquilibre entre vie personnelle et professionnelle et ses répercussions sont aussi source d’anxiété pour les conjoint(e)s (49%), ainsi que le fait de devoir assumer en parallèle les responsabilités familiales et professionnelles (36%). Enfin, la charge de travail (24%) et les interruptions à répétition (20%) ajoutent à l’inconfort ressenti quotidiennement.

Le rythme de travail soutenu crée un déséquilibre qui donne aux conjoint(e)s le sentiment de ne pas être assez disponibles pour leur famille et leur entourage (48%). Ils sont seulement 28% à s’accorder des sorties avec leur conjoint(e) et seulement 29% à s’accorder des sorties en famille.

"Ces conkjoint(e)s accompagnent leur partenaire dans son quotidien, ses choix, ses difficultés et connaissent parfaitement les défis auxquels il doit faire face et les tracas qui vont de pair. Cet investissement, s’il est apprécié par les chefs d’entreprise qui se sentent épaulés, est également un facteur de stress partagé !", explique Catherine Foucher, Présidente de la Commission Nationale des Femmes d’Artisan. "L’enquête a permis un constat réel… que l’on supposait depuis longtemps. Aujourd’hui il nous faut réagir, c’est pour cela que nous avons sollicité la MNRA qui a accepté avec beaucoup d’enthousiasme d’établir une convention d’aide psychologique en faveur des conjoint(e)s », conclut-elle.

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