Legrand accepte l'OPA amicale de Schneider Electric

Naissance du no1 mondial de la basse tension électrique

La Bourse l'attendait, les actionnaires l'ont fait ! En acceptant l'offre publique d'achat (OPA) amicale de Schneider Electric, les actionnaires du groupe familial Legrand (1) ont permis au pavillon industriel tricolore de compter un leader mondial dans l'industrie de l'équipement électrique. En effet, le nouveau Schneider Legrand affiche 12,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour 840 millions de bénéfice net et un effectif de près de 94 000 salariés. Numéros un et deux en France dans notre classement annuel des 7 000 premières entreprises de la construction (numéro spécial, novembre 2000), Schneider Electric et Legrand y étaient aussi les champions de la marge nette.

Une stature mondiale pour imposer produits et standards

Le nouvel ensemble occupe tout le tableau d'honneur - no1 mondial dans la distribution électrique basse tension (Legrand) et les automatismes (Schneider Electric), no2 mondial dans la moyenne tension - et s'appuie sur des marques de notoriété mondiale (Merlin Gerin, Lexel, Wiremold, Ortronics...).

Henri Lachman, nouveau président du directoire de Schneider Legrand, a déclaré à Paris, le 15 janvier : « Cette opération résulte de notre volonté commune de créer des synergies positives, des synergies construction et non d'économies de coût. Des synergies chiffrées à moins de 2 % de l'ensemble des coûts d'opération pour la seule basse tension ; ou encore à 210 millions d'euros par an d'ici à 2003 (2). »

Alors, pourquoi cette opération, perçue de longue date comme rationnelle, n'intervient-elle qu'aujourd'hui ? Pour mieux satisfaire actionnaires, clients et partenaires de la distribution.

Les actionnaires. « L'autocontrôle familial de Legrand (détenu à 40 % par la famille) n'était plus pérenne, et, au plan patrimonial, l'opération est satisfaisante », a reconnu François Grappotte, le nouveau vice-président du groupe. Pour les actionnaires de Schneider, l'opération sera, elle, « relutive » en 2003. Ensuite, même si les deux groupes affichaient déjà des rentabilités parmi les meilleures du secteur (3), leur fusion va leur donner plus de moyens pour financer une forte croissance externe. Ainsi, Schneider Legrand affiche un taux d'endettement de 63 % seulement et disposera de 770 millions de cash flow après investissements industriels. Un atout supplémentaire sur un marché mondial du « bâtiment basse tension » estimé à 100 milliards d'euros par an mais où s'affrontent des géants.

Les clients. « Ils sont de plus en plus demandeurs d'offre globale et d'un d'interlocuteur unique, tant pour le power and control que pour la fourniture d'équipements et les services. C'est-à-dire un industriel capable de leur fournir l'électricité à l'entrée du bâtiment, de garantir sa qualité, de proposer des protocoles d'usage (les bus) et enfin d'assurer la maintenance des bâtiments », a observé François Grappotte. Or, toute réponse dans ces domaines suppose une stature et des références mondiales - c'est le cas de Legrand en Chine, par exemple - pour imposer ses standards.

La distribution. Le raisonnement est le même : les leaders mondiaux que sont Rexel et Sonépar (deux groupes français) pourront demain avoir un seul et même fournisseur, disposant d'une profondeur de gamme unique, pour convaincre à l'international. Bref, la naissance de Schneider Legrand va permettre aux équipes fusionnées de saisir les « opportunités stratégiques ». Qu'il s'agisse de se développer sur les « nouveaux marchés » géographiques (EU, Chine, Thaïlande) ou d'être présents sur les nouveaux marchés « sectoriels » : domotique, gestion technique centralisée ; alimentation sécurisée, automatismes ou nouveaux réseaux liés aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) comme l'Internet haut-débit, la téléphonie mobile...

(1) Sur la base de sept actions Schneider Electric pour deux actions Legrand et après versement aux actionnaires de Legrand, d'un dividende de 1,87 euro par action (hors avoir fiscal). (2) Soit 120 millions d'économies de coût et 90 millions d'économie de revenus provenant des complémentarités géographiques. (3) Au premier semestre 2000, Schneider a dégagé un bénéfice net part du groupe de 285 millions d'euros; quant à Legrand, son bénéfice était de 120 millions d'euros. Voir aussi «Le Moniteur spécial 7000», partie industriels ».

GRAPHIQUE : Schneider-Legrand : un leader mondial sur un marché à fort potentiel

Répartition du chiffre d'affaires 2000 par activité - Avec un chiffre d'affaires pro forma de 12,4 milliards d'euros, le groupe Schneider Legrand détient 8 % environ du marché mondial de la basse tension électrique bâtiment.

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