S'il est un secteur résistant à la crise, c’est bien celui de l’isolation. Un matériau veut sa part du gâteau, le polyuréthane (PU). Le plus performant des isolants, avec un lambda de l’ordre de 0,026 W/m.K (exception faite de matériaux du futur, aérogels ou isolants sous vide), ne dépasse pas pour l’instant 10 % du marché. Longtemps peu marketé et peu distribué, le PU s’est fait une place sur des niches, mais il vise à présent tout le spectre du marché. Avec un élément nouveau : les capacités de production ont au moins doublé en France depuis deux ans.
Une étude de l’Ademe en 2014 évalue à 326 000 tonnes en 2011 la consommation française totale de polyuréthane pour trois familles : les mousses souples (44 %), les mousses rigides (40 %) et les non-mousses (16 %). Les premières concernent la literie et l’automobile. Dans le BTP (20 % de la consommation de PU, soit 102 000 tonnes), seules sont utilisés les mousses rigides et les non-mousses (revêtements, liants pour peintures ou mortiers, élastomères, adhésifs, thermoplastiques…). L’utilisation des mousses rigides en isolation dans le bâtiment se décline en trois types : les plaques isolantes (sujet de ce marché), le PU intégré dans les panneaux sandwich métalliques (par des acteurs comme Arcelor-Mittal Construction ou Kingspan. Ce serait la plus importante en volume). Enfin, une application marginale datant des années 1980 : le polyuréthane projeté mis en œuvre sur chantier. Deux variétés de plaques PU sont proposées : le polyuréthane proprement dit (PUR) et le polyisocyanurate (PIR), préféré en raison de sa meilleure résistance au feu.
Sur un marché total de l’isolation thermique estimé à 250 millions de mètres carrés, on trouve surtout, face au PU, les laines minérales qui maintiennent leur leadership avec une part de marché de 50 % (et de l’ordre de 75 % en volume) et un argument fort : le prix. En 2014, les plaques en PU ont connu la même tendance que tous les isolants : un maintien des surfaces couvertes, mais une progression des épaisseurs (+ 6 % en m3). En revanche, les prix tendus par la concurence (notamment sur le neuf) et une offre plus importante en volume poussent les acteurs vers des stratégies de diversification de l’offre.
