Pendant longtemps, l’interrupteur et la prise étaient blancs ou beiges, et avaient pour fonction d’assurer le raccordement et la distribution de l’électricité dans un logement. Pendant longtemps, l’artisan électricien achetait et installait l’appareillage de son choix. Mais les choses sont en train de changer. La distribution d’appareillage électrique ne le sait peut-être pas encore, mais avec l’explosion du nombre d’interrupteurs décoratifs et personnalisables, elle vit sa révolution copernicienne.
Le client final est décisionnaire
De même que l’astronome polonais avait fort justement placé le soleil au centre de notre univers, les artisans électriciens ont déjà cessé d’être le centre de la relation entre le fabricant et le distributeur. En effet, le centre de gravité a glissé de l’installateur vers le consommateur final, le particulier. A l’image de ce qui se produit sur les segments des radiateurs et de la salle de bains, ce dernier revendique de plus en plus un statut de « consom’acteur ». Les installateurs ont déjà intégré ce changement de paradigme et que les besoins, désirs, comportements et objectifs de leurs prospects et clients sont cruciaux, comme le démontre l’étude réalisée en juin dernier par le Cabinet d’études de la filière bâtiment-construction Cohesium pour Négoce. Dans le logement neuf, dans 43 % des cas, c’est le client particulier qui est le principal décisionnaire dans le choix des interrupteurs et prises devant l’artisan lui-même (28 %), puis les architectes et les bureaux d’études (20 %) et enfin les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre (9 %). Dans la rénovation, si la répartition change, le client final reste le principal ordonnateur dans 43 % des cas. Viennent ensuite les architectes et bureaux d’études (32 %), devant l’artisan lui-même (17 %), puis les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre (8 %).
Le Mat’Electrique ne s’y est pas trompé. La vitrine technologique et marketing de Sonepar Sud-Est (la plus importante implantation du groupe en France avec 25 % de l’activité et un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros en 2010), est ouverte depuis quelques mois le samedi matin. « Nous accueillons de plus en plus de particuliers, note son directeur, Yves Théoleyre. A l’heure d’Internet, ils ont besoin de voir en conditions réelles et de toucher du doigt les produits et les différentes finitions avant de choisir. Et je constate que le choix de l’appareillage se fait essentiellement sur l’esthétique de la finition. C’est pour cela que les artisans nous envoient leurs clients. »
