Le marché du bricolage a réalisé en 2021 encore une excellente année. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle réalisée conjointement par les Industriels du nouvel habitat (Inoha) et la Fédération des magasins de bricolage et de l’aménagement de la maison (FMB) et présentée à la presse le 1er avril 2022. Il a progressé de +10,2 % et affiche un chiffre d’affaires de 34 Md€. Soit 3 Md€ de ventes supplémentaires par rapport à l’exercice précédent et 6 Md€ de plus par rapport à 2019. A titre de comparaison, le marché du bricolage en 1997 pesait 15 Md€. Bref, la hausse est spectaculaire.
Le carnet de commandes des artisans joue en faveur du marché
« Cette bonne tenue tient à la conjugaison de plusieurs facteurs, explique Juliette Lauzac, l’auteure de l’étude. Ces éléments ont été mainte fois détaillés dans Négoce. Et l’on peut citer : les périodes de confinement, le repli sur le foyer, le report de certaines activités de loisirs sur le bricolage, le télétravail, le niveau record des transactions immobilières dans l’ancien, la réserve d’épargne élevée des Français… Mais ce ne sont plus les seuls.
En effet, deux nouveaux éléments ont également joué en faveur du marché d’après Juliette Lauzac : « l’activité dynamique de l’artisanat associée à la montée en compétence des particuliers en bricolage qui entreprennent de plus en plus de travaux lourds, face à des délais d’intervention qui ne cessent de s’allonger chez les artisans. Ce dernier élément est un réel levier pour les années à venir. »
Les négoces prennent les devants
Au niveau des circuits de distribution, l’année 2021 a été marquée par le dynamisme des négoces. Ils enregistrent la plus forte hausse des ventes aux particuliers du marché : +15 % à 4,8 Md€ devant les grandes surfaces de bricolage (+11 % à 24,2 Md€ avec les ventes en ligne), les purs players (+ 7 % à 3,8 Md€) et les grandes surfaces alimentaires (-8% à 1,2 Md€). A noter que les grandes surfaces de bricolages (GSB) ont vues leurs ventes en ligne fortement progresser avec une hausse de +32 % à 1,3 Md€.

Au global, ce sont toujours les grandes surfaces de bricolages qui dominent outrageusement le marché avec 71 % de part de marché (PDM) en valeur, suivies par les négoces (14 %), les purs players (11%) et les grandes surfaces de bricolages (4%). En termes de poids des enseignes, le rapport de forces reste globalement inchangé. Voici donc les quatorze principales enseignes du marché.

Carton du gros œuvre
Autre enseignement majeur, la ventilation par rayons. « La quasi-totalité des rayons profite du dynamisme du marché », constate Juliette Lauzac. Mais les grands gagnants sont incontestablement les rayons Jardin (+17% avec de très fortes performances pour l’aménagement et l’outillage motorisé) et Bâtiment (+17%). Pour l’auteure de l’étude, la progression du gros œuvre a été « portée par la montée en compétence des bricoleurs qui s’investissent dans de nouveaux types de travaux (toiture, isolation, assainissement…). » Nous pouvons aussi supposer que les artisans, les auto-entrepreneurs et autres jobbeurs ont jouer un rôle certain comme le prouve les meilleures ventes de l’année du rayon : +41 % pour les armatures et ferraillages par rapport à 2019, +34 % pour les bois de charpentes, +34 % pour les conduites et regards en béton.

Quant aux autres rayons, ils progressent aussi : plomberie/salle de bain/cuisine (+15 %), chauffage (+15%), électricité (+13%), bois & menuiserie (+12%), quincaillerie (+10%), revêtements (+9%), outillage (+9%) et déco (+4%).