Le mini TGV se met en campagne

Les navettes autonomes de Spacetrain peuvent relier de courtes distances à 300 km/h. Le DG veut les lancer sur les ex-lignes de TER.

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Emeuric Gleizes, directeur général de Spacetrain, start-up spécialiste de l’ingénierie des transports

C 'est la conquête d'un nouveau marché que Spacetrain entreprend : celui des antiques trains express régionaux (TER). Disparus pour la plupart dans les années 2020 au profit des cars autonomes, ces omnibus desservaient toutes les communes entre deux grandes villes. Aujourd'hui, nous entendons remplacer les anciens TER par nos navettes. Basées sur la techno-logie de la sustentation par compression d'air, elles pourraient parcourir la distance entre deux villes aussi rapidement qu'un métro relie deux stations.

Booster l'accélération. S'attaquer aux courtes distances marque un tournant pour Spacetrain. Dans les années 2020, nos premiers modèles mettaient du temps pour atteindre la vitesse de 500 km/h comme pour s'arrêter. Relier des communes éloignées de moins de 15 km n'avait donc pas de sens. C'est pourquoi les lignes construites jusqu'à présent parcourent de longues distances : Rabat-Casablanca en 2031, Kiev-Odessa en 2035 ou encore São Paulo-Rio de Janeiro l'année dernière. Même en France, les récentes lignes Clermont-Ferrand-Lyon, ouverte en 2034, et

Tours-Nantes, inaugurée deux ans plus tard, s'empruntent sans marquer le moindre arrêt.

Impossible, dans ces conditions, de regarder du côté de ce que l'on appelait dédaigneusement « les petites lignes » qui fermaient les unes après les autres. Pour répondre à cet enjeu, il fallait donc offrir à la navette une accélération beaucoup plus rapide, sans nuire au confort de l'usager. Le travail sur les moteurs à induction - responsables de la propulsion - semble avoir porté ses fruits. Désormais, un parcours de 15 km entre deux arrêts s'effectue en seulement trois minutes, soit à une vitesse moyenne de 300 km/h.

Même si elle conserve ses fondamentaux (grande vitesse, coût maîtrisé et zéro émission), la navette autonome sur coussins d'air a connu des grandes avancées techniques ces dernières années. La connaissance actuelle du graphène a permis de rendre souples des composants auparavant rigides. Par conséquent, les virages peuvent être pris sans réduire la vitesse moyenne. Quant à la pile à combustible qui équipe les navettes, elle offre aujourd'hui une autonomie de plus de 6 000 km, contre 700 km à l'aube des années 2020.

La pile à combustible offre désormais une autonomie de plus de 6 000 km, contre 700 km il y a vingt ans.

Réadapter les voies. Côté infrastructures, le coût du développement demeure raisonnable. Les voies au sol n'ayant pas été transformées en voies vertes sont facilement réadaptées en monorail grâce à une simple couverture en béton. Idem

pour les gares et ouvrages d'art, abandonnés il y a une décennie. Seul bémol : la nécessité de réaliser quelques travaux de mise aux nouvelles normes environnementales (intégration d'isolants biosourcés, raccordement au réseau d'énergies propres, ultra- végétalisation des espaces… ).

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